Le château d’El Mokrani rouvert

Le château d’El Mokrani rouvert

arton9678-e5442.jpgSitué au centre-ville de Bordj Bou Arreridj, le château de Mohamed El Mokrani, est rouvert à la visite du large public, ce mardi 18 avril, dans le contexte de la célébration du Mois du patrimoine.

Après une opération de restauration qui a duré près de dix ans, le château de Mohamed El Mokrani – ou Bordj El Mokrani –, l’un des chefs de la résistance populaire à l’occupation française (à partir du 16 mars 1871) est enfin restauré.

Par conséquent, il est rouvert aux visiteurs. D’autant qu’il constitue un patrimoine historique unique de Bordj Bou-Arreridj. Ce vestige surplombe toute la ville, il est édifié sur un rocher de quinze mètres de hauteur sous l’autorité de Hassan Ben Kheireddine Pacha, à l’époque ottomane vers l’an 1525, ce qui fait de lui de fait un poste d´observation et de surveillance.

Construit pour la défense contre l’envahisseur, il a assuré durant la période ottomane la sécurité des caravanes commerciales. Ce fort est le témoin de plusieurs civilisations, il a résisté à toutes des occupations successives dans cette région des Bibans. El Mokrani et son armée s’est retranché dans ce lieu, résistant assauts de l’armée de l’occupation française et apportant plusieurs modifications à cet espace pour ses besoins militaires.

Nombre de livres sur la ville citent ce fort comme un haut lieu stratégique, notamment celui de l’historienne française qui relève : « situé à 900 mètres d´altitude sur le plateau désertique de la Medjana, le village de Bordj Bou-Arreridj n´existait pas encore lorsqu´en octobre 1839, le duc d´Orléans avec l´armée du général Valée, décide le bivouac au lieudit Aïn Bou-Arroudj, protégée par un fort ».

Après l’indépendance nationale, il sera cédé en 1967/68 par l’armée nationale à l´APC de Bordj Bou-Arréridj, après avoir servi comme caserne plus d’un siècle durant pour l’occupation française. Il sera mis à la disposition de l´Agence nationale d´archéologie par l´APC en 1993.

Il est alors question d’en faire un musée à la mémoire de la résistance et du combat de l´un des précurseurs de la lutte armée contre l´occupant français, Mohamed El Mokrani, d’y aménager une bibliothèque au bénéfice de toute la région. Ce ne sera pas le cas, un autre musée étant construit près de ce château. Ayant subi d’importantes dégradations en raison de son abandon et du poids du temps et de la nature, il a nécessité des travaux de réhabilitation.

Une opération qui a mobilisé 90 millions DA, exécutée dans « le respect du mode architectural » caractéristique de ce monument, d’après le directeur de la culture, Miloud Benhaniche, rapporte l’Agence presse service d’Algérie.

Aujourd’hui, il devient un monument important du patrimoine archéologique national. Bordj El Mokrani représente un site touristique par excellence et un espace culturel appelé à accueillir notamment des expositions diverses, selon le directeur de la culture de la wilaya.