Un récital de musique chaâbi a été animé samedi soir par deux jeunes chanteurs amateurs, Idriss Tereâ et Sid Ahmed Ismaili, dans un décor et une ambiance de fête traditionnelle algéroise au coeur du cartier de Soustara à Alger.
Organisée dans le cadre de l’opération ‘‘Sauvons la Casbah d’Alger’‘ menée depuis le début du mois de ramadhan par l’association ‘‘Les amis de la Casbah’‘, cette soirée a été complètement mise en place par les jeunes de trois quartiers de la Casbah qui participent à l’opération de nettoiement lancé par l’association.
Sur une petite placette entre deux immeubles, les jeunes du quartier de Soustara ont monté une petite scène, disposé des chaises et décoré l’estrade comme lors d’une fête de mariage avec le traditionnel ‘‘Ali’‘ (orchestre) avec des éléments de décoration et de la vaisselle provenant du domicile de chacun.
Dès les premières notes de touchia de Sid Ahmed Ismaili, un jeune passionné de Bologhine, des youyous retentirent des fenêtres des deux immeubles plongeant la petite placette, débarrassée des détritus, dans une ambiance festive.
Même si l’association avait souhaité aider les jeunes des quartiers de la Casbah en faisant appel à de grands noms du chaâbi, les bénévoles ont préféré profiter de cette opération pour faire connaître de jeunes talents dont certains habitent la Medina.
Sur place, une ambiance d’engagement et d’entraide se faisait sentir parmi les jeunes qui ont ‘‘dépoussiéré et ressorti dans les rues l’esprit communautaire de la Casbah’‘, a estimé un septuagénaire du quartier, en entendant un jeune bénévole dire qu’il avait ‘‘sorti toute la vaisselle de chez lui pour la soirée’‘.
Habillé de gilets portant le slogan de l’opération sur le dos, les jeunes des trois quartiers se sont occupés de la sonorisation, de l’éclairage de servir thé et gâteaux aux invités et aussi de garder la cinquantaine d’enfants du quartier conviés à cette soirée.
Dans le cadre de cette opération, l’association a lancé au début du mois de ramadhan une vaste campagne de nettoiement de la vieille médina qui mobilise encore aujourd’hui une centaine de jeunes répartis dans dix quartiers de la Casbah et qui ont évacué à ce jour ‘‘près de 200 camions de détritus et de gravats’‘, selon des responsables de l’association.
Rencontré sur place par un journaliste de l’APS, El Hachemi, 22 ans, a confié que les jeunes de la Casbah n’avaient besoin que ‘‘d’un peu de motivation et surtout d’un encadrement avisé’‘ et qu’au-delà du concours instauré par l’association et les récompenses, ‘‘ils travaillent pour améliorer leur propre cadre de vie’‘.
Malgré les efforts fournis par les comités de quartiers dans le cadre de ce concours, il reste encore des insuffisances en matière de ramassage des détritus et gravats que les services de la voirie communale devraient combler puisque les bénévoles ont déjà tout rassemblé à des points facilement accessibles.
Par manque d’espace, des membres de l’association résidant à la Casbah ont ouvert leurs maisons pour accueillir des petites soirées ouvertes au public et l’association prévoit encore des animations dans les quartiers de Souk el Djemaâ et Bab Jdid.