Le centre du pays et l’ouest connaissent des perturbations depuis Mercredi dernier, Revoilà la crise du carburant!

Le centre du pays et l’ouest connaissent des perturbations depuis Mercredi dernier, Revoilà la crise du carburant!
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Revoilà la crise du carburant!

Comme au mois de février, la crise du carburant est manifeste dans toutes les stations-service avec une pénurie de gasoil et une tension sur l’essence, mais cette fois-ci l’argument du mauvais temps ne tient pas la route…

Jeudi 9 avril, la montre affiche 23h, c’est la veille du week-end pour les Algériens. La nuit s’annonce, comme à son habitude, très calme.

Soudain, un événement vient briser ce silence. L’ex-route moutonnière (en venant d’Alger) est bloquée du côté du Caroubier (Hussein Dey)! «Mais que se passe-t-il? Un accident? D’où viennent ces centaines de voitures?», s’interrogent des automobilistes abasourdis par cet embouteillage monstre en pleine nuit. «Il n’y a pas de carburant mon frère, viens vite faire le plein», crie Ishak, un jeune, assis sur une glissière d’autoroute, à un automobiliste. «Une nouvelle crise du carburant?

LG Algérie

On vient à peine de se débarrasser de la précédente», peste cet automobiliste qui vient de comprendre qu’il sera obligé de passer une bonne partie de la nuit dans une station-service! Et il n’est pas seul dans ce cas-là! Au centre et à l’ouest du pays, il y a panique à la pompe! Pratiquement toutes les stations-service de ces deux régions du pays sont prises d’assaut depuis mercredi dernier et c’était encore le cas jusqu’à hier. Alger et sa banlieue Est et Ouest, Boumerdès, Tizi Ouzou, Blida, Tipasa, Chlef, Oran, Tlemcen,…sont frappés de plein fouet par cette nouvelle crise du carburant. La pénurie a commencé avec le gasoil qui est porté disparu depuis plus de cinq jours. Les plaques signalant qu’il n y’a pas de mazout étaient le nouvel «habillage» des stations-service de ces deux régions du pays.

Pas de gasoil, tension sur l’essence

Les automobilistes de ces villes qui disposent de véhicules qui roulent au diesel sont dans l’impasse. Impossible de trouver du gasoil et si par magie on trouve une pompe à essence à qui il en reste, il faut s’armer de patience. C’est ce que nous confirmons de visu et c’est aussi ce que nous confirme les automobilistes en détresse! «Les queues devant les stations-service sont de plusieurs kilomètres, provoquant des embouteillages monstres», témoignent-ils. Cette situation a créé l’affolement de tous les automobilistes, même ceux qui ne roulent pas au diesel! «Les dernières pénuries toujours dans les esprits, tout le monde s’est précipité pour faire son plein de carburant de peur de se retrouver dans l’impasse. Et vous voyez le résultat…», atteste un pompiste en montrant du doigt les encombrements qui se forment à l’entrée de sa station-service. Cet affolement général due à la pénurie de gasoil, s’est donc répercuté sur les autres carburants.

Les stations-service ont rapidement épuisé leurs stocks d’essence sans plomb et super. La tension a donc également touché ces deux autres types de carburants. «Ce n’est pas encore la pénurie comme le gasoil, mais il est également devenu difficile de trouver de l’essence, particulièrement le sans-plomb, très prisé par les automobilistes», souligne le même pompiste avant de révéler qu’il attendait incessamment des ravitaillements en essence. «Mais ça reste flou concernant le gasoil.

On n’a pas d’informations précises. La pénurie risque de durer», fait-il savoir au grand dam des automobilistes dont certains ont rejoint les stations-service juste après la prière d’El Fedjr dans l’espoir d’avoir quelques gouttes de carburant. «Il faut attendre plus de trois heures pour espérer passer», s’insurge Réda, un fonctionnaire qui soutient avec humour avoir fait comme «douâa» lors de sa prière d’El Fedjr de ne pas être celui qui son tour arrivé, on lui dit: «pas de chance, vous devez revenir après…». Fayçal, lui avoue se relayer avec les jeunes de son quartier pour guetter les camions de ravitaillement.

«On s’appelle dès qu’il arrive, et cela même en pleine nuit «dja l’essence noude taâmar» (l’essence est là, réveille-toi pour remplir, la phrase qui était à la mode pendant les années 1990 où il y avait un manque d’eau en Algérie et les gens se réveillaient aux aurores pour constituer leurs stocks)», poursuit Fayçal. Mais contrairement à Réda et Fayçal, ce n’est pas tous les automobilistes qui prennent avec humour cette crise. Désemparés, beaucoup couvent une colère noire sous la chaleur suffocante qui frappe le pays ces derniers jours. Le moindre petit écart et c’est la bagarre assurée. Surtout quand il y a des petits «malins» qui viennent griller la politesse en essayant de doubler tout le monde dans ces queues qui ne bougent pas pendant des heures. Nous assistons même à un véritable pugilat entre automobilistes au niveau de la station service de Zéralda.

Ambiance électrique

Un véritable décor apocalyptique s’est donc installé au niveau des «poumpas», comme on appelle les stations-service dans notre jargon populaire. Les petites qu’on trouve au milieu des villes ont carrément fermé boutique. Elles ont toutes retourné leurs tuyaux sur les pompes pour faire comprendre aux automobilistes que le carburant ce n’est pas ici… Désertées, on peut remarquer des pompistes qui se roulent les pouces, jouent aux dominos ou piquent un somme en attendant un camion de ravitaillement qui n’arrive pas! Les grandes stations-service, celles qu’on trouve en extra-urbain ont un air de Constantine ou la côte de Bir Mourad Raïs en heure de pointe! Mais que se passe-t-il donc réellement avec cette histoire de carburant? Le fastidieux argument du mauvais temps sorti par Naftal lors de la précédente pénurie qui avait lourdement touché l’est et le sud du pays avant de se propager au centre, ne tient pas cette fois-ci avec le temps printanier qui couvre l’ensemble du pays. «Que se passe-t-il? Pourtant il fait très beau ces jours-ci. Il n’y a pas de problème de mauvais temps qui empêche les bateaux de ravitaillement de carburant d’accoster dans nos ports, comme Naftal avait justifié la précédente pénurie», est la question qui revient sur toutes les lèvres des automobilistes paniqués qui craignent une «contagion» sur le reste du pays.

«La dernière fois cela avait commencé par le Sud et l’Est. Cette fois, c’est le contraire, le Centre et l’Ouest. Va-t-on revivre le même cauchemar?», se demandent-ils avec la même peur que le silence de Naftal n’est pas là pour arranger les choses. Bien au contraire, cette «méthode» de communication qui montre à chaque fois ses limites fait le bonheur des partisans des théories du complot. Les rumeurs les plus folles se propagent telle une traînée de poudre. Certains se demandent si ces pénuries à répétition n’exhalent pas des relents d’un complot de déstabilisation de l’Algérie savamment orchestré. Ils se demandent qui veut allumer la mèche en cette période très délicate? Certains pensent que c’est une stratégie des autorités pour obliger les gens à abandonner le gasoil, voire, l’utilisation du véhicule au profit des transports publics. D’autres estiment que c’est pour obliger, en ces temps de crise, les citoyens à rationaliser la consommation des Algériens en carburant ou encore les prémices d’une augmentation de carburant… Tout cela reste bien évidemment de simples rumeurs qui profitent des nouvelles technologies et du «téléphone arabe» pour prendre de l’ampleur.

Alors, à Naftal de leur «couper la ligne» en fournissant cette fois-ci des explications qui tiennent la route à défaut de solutions rapides et durables…

En attendant, faites attention à vos réservoirs!