Le Centre de recherche en technologies industrielles présente ses innovations à Alger

Le Centre de recherche en technologies industrielles présente ses innovations à Alger

Des travaux de recherche et d’innovation effectués par le Centre de recherche en technologies  industrielles (CRTI) notamment dans l’industrie et les mines mais aussi dans l’aéronautique, ont été présentés samedi à Alger à l’occasion des portes ouvertes sur la recherche appliquée.

Cette manifestation scientifique de trois jours et qui a pour thème la création de canaux assurant aux opérateurs économiques la possibilité de tirer profit des innovations mise au point en Algérie a réuni des scientifiques et des opérateurs économiques venus s’enquérir des nouvelles réalisations du centre.

L’événement a été inauguré par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, M. Tahar Hadjar, en présence du ministre du Commerce, Bakhti Belaïb et du Directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel.

Lors de son allocution, M. Hadjar a insisté sur l’importance de la recherche scientifique pour le développement du secteur économique.

« Dans les pays développés les 2/3 des chercheurs activent dans les secteurs économiques et sociaux alors qu’en Algérie 95% des chercheurs activent dans des centres relevant du secteur de l’enseignement supérieur », a indiqué le ministre.

« Un état de fait qu’il faut absolument changer à travers la mise en place de passerelles entre les deux secteurs (université et secteur économique) », a-t-il assuré précisant que la loi portant orientation de la recherche scientifique, adopté récemment, a justement pour objectif d’opérer ce changement.

Cette loi consacre le concept du « doctorat en entreprise » et qui donne, entre autres, la possibilité de créer des structures communes aux universités et au secteur économique.

Lors de son intervention, le directeur du CRTI, M. Mostepha Yahi s’est particulièrement attardé sur la plus récente des réalisations du centre, le drone algérien AMEL2-700, le premier prototype à avoir réussi à décoller en novembre dernier, la version AMEL1 testée en 2013 n’ayant pas réussi à prendre son envol.

« AMEL2-700 constitue plus une plate-forme d’étude qu’un produit (…) Cette plate-forme va stimuler et encourager ce domaine dans le milieu universitaire et dans la formation professionnelle. C’est donc le début d’une expérience que souhaite mener le CRTI avec le soutien fort de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique « , a-t-il annoncé.

Il a exprimé, par ailleurs, sa pleine disposition à mettre les innovations du centre au profit des entreprises algériennes avec pour finalité de faire de l’économie nationale « une économie compétitive ».

Parmi les nouvelles créations du CRTI et qui touchent directement au secteur économique, une grue dite « à montage automatisée « , actuellement à l’état de prototype, mais dont la version finale, d’une hauteur de 18 mètres, pourrait soulever des charges dont le poids peut atteindre 1,8 tonne.

D’autre part, un véhicule 4X4 miniature télécommandé destiné à explorer des zones trop dangereuses pour l’Homme a été également présenté. Ce véhicule susceptible d’être doté de caméras et d’un bras articulé peut être utilisé par l’industrie minière, par exemple.

Il y a lieu de signaler que la manifestation organisée par le CRTI est ouverte au grand public mais prévoit également des formations accélérées gratuites au profit des personnels d’entreprises publiques et privées et des universitaires.

Un projet de recherche pour améliorer la qualité du minerai de Gara Djebilet

Des ingénieurs de l’unité de recherches appliquées en sidérurgie et en métallurgies (URASM), une filiale du CRTI à Annaba, travaillent actuellement sur la séparation des molécules de phosphore et de fer du gisement de fer Gara Djebilet (Tindouf), l’objectif final étant d’obtenir du fer et de l’acier de meilleur qualité.

« La qualité du fer et de l’acier est meilleure lorsque l’on parvient à séparer les molécules de phosphore du fer et les chercheurs de l’URASM font des travaux dans ce sens », a déclaré à l’APS M. Ramzi Boulkroune, ingénieur de soutien à la recherche au niveau de cette unité.

« La séparation entre ces deux éléments chimiques est plus facile sur les minerais d’El Ouenza (Tébéssa), par exemple.  Mais celui de Gara Djebilet, très abondant, est un peu plus compliqué « , poursuit l’ingénieur.

Il se dit, néanmoins, optimiste car de nouveaux équipements acquis par l’URASM ouvrent, à présent, de nouvelles perspectives.

« Durant les années 1990, des laboratoires étrangers ont essayé de trouver un moyen efficace pour obtenir du fer de bonne qualité à travers le même procédé, mais ils ont échoué. Nous pensons que nous avons, aujourd’hui, de meilleures chances de réussir « , explique M. Boulkroune.

Le CRTI, ex-Centre de recherche scientifique et technique de soudage et contrôle, emploie 700 personnes dont 300 chercheurs, permanents. Des unités relevant du CRTI existent à Annaba, Tipaza et Sétif.