Le carburant plus cher à la pompe ?

Le carburant plus cher à la pompe ?

Longtemps réclamée par les gestionnaires des stations-service, l’augmentation des marges de distribution des carburants va finalement avoir lieu. Le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), M. Noureddine Cherouana, l’a fait savoir hier sans pour autant fournir de date précise. Invité sur les ondes de la chaîne III, M. Cherouana, a indiqué qu’il y aura «une révision à la hausse en fonction des demandes qui seront formulées par les opérateurs». «Nous avons la volonté de discuter avec eux pour qu’ils expriment leurs besoins», mais en tout état de cause, les marges qui seront retenues devront être «acceptables», a-t-il rassuré. Mais si augmentation il y aura, c’est le consommateur qui devra la supporter, étant donné qu’elle entraînera une augmentation des prix de l’essence à la pompe, sauf si le gouvernement en décide autrement en baissant les taxes. Seulement, à en croire M. Cherouana, cette revalorisation s’impose car «on ne peut pas avoir des marges statiques pendant quinze ans». La dernière augmentation a eu lieu il y a trois ans et il faudra désormais rattraper le retard accumulé sur chaque année. Selon M. Cherouana, le principe retenu est d’appliquer, pour les quatre prochaines années, des formules qui permettent d’indexer sur la nouvelle marge une augmentation de 4 à 5 % chaque année.

Depuis quelques mois, la distribution des carburants et des produits pétroliers est ouverte à la concurrence à la faveur de deux décrets adoptés par le conseil de gouvernement. Cependant, mis à part l’opérateur public Naftal, les entreprises étrangères ne se bousculent pas au portillon pour investir dans des stations services. Mais pour M. Cherouana, cela n’est pas forcément lié à la faiblesse des marges mais plutôt à d’autres considérations comme «la difficulté de trouver des terrains à bâtir». Néanmoins, avec 10 millions de tonnes de produits pétroliers et 5 millions de tonnes de carburants pour automobiles, le marché algérien reste attractif, selon le président de l’ARH. Ce dernier a par ailleurs fait savoir que la caisse de compensation mise en place pour inciter les opérateurs à s’installer des les régions éloignées pour distribuer les produits pétroliers n’a pas encore entamé ses opérations. Ainsi, pour toute livraison effectuée à une distance de plus de 100 km, au-delà du dernier point de stockage, il est versé au distributeur une somme, à prélever de la caisse de compensation, qui peut aller jusqu’à 500 000 dinars dans le cas du GPL.

Safia Berkouk