Le cancer du pénis, bien que moins fréquent que d’autres types de cancer, est une réalité. Souvent entouré d’un certain tabou, ce sujet suscite parfois gêne et embarras. Pourtant, en parler ouvertement est essentiel pour démystifier les idées reçues et encourager un dépistage précoce, clé pour un traitement efficace.
Qu’est-ce que le cancer du pénis ? Il s’agit d’une maladie qui se développe dans les cellules du pénis. Ces cellules se multiplient de manière incontrôlée, formant une tumeur qui peut envahir les tissus voisins et, dans certains cas, se propager à d’autres organes.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le cancer du pénis ne touche pas uniquement les personnes âgées. Il peut apparaître à tout âge, bien que le risque augmente avec l’âge. De plus, il affecte des hommes de tous milieux sociaux et de toutes origines.
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Pourquoi est-il donc important d’en parler ? Parce que le cancer du pénis peut se guérir s’il est détecté à un stade précoce. Un dépistage régulier, associé à une bonne connaissance des symptômes, permet de poser un diagnostic rapidement et d’envisager un traitement adapté.
Dans cet article, nous allons explorer les différents aspects de cette maladie : les causes et les facteurs de risque, le diagnostic, les traitements et les options thérapeutiques, la prévention, comment réduire le risque de développer cette maladie.
Qu’est-ce que le cancer du pénis ?
Le cancer du pénis se manifeste lorsque des cellules malignes se développent de manière incontrôlée dans le pénis. La tumeur peut apparaître n’importe où sur le pénis, mais elle se déclare le plus souvent sur la tête ou le prépuce chez les personnes non circoncises.
Quatre-vingt-quinze pour cent (95 %) des cancers du pénis sont des carcinomes épidermoïdes. Ce type de cancer se forme dans la partie supérieure de la couche cutanée, appelée épithélium. D’autres types de cancer du pénis, moins fréquents, se développent dans différents types de tissus :
- Carcinome basocellulaire (CBC) : Le cancer se développe dans la couche inférieure de l’épithélium. Le carcinome basocellulaire est une forme de cancer du pénis à croissance lente.
- Mélanome : Ce cancer se développe dans des cellules appelées mélanocytes, qui contrôlent le degré d’obscurité ou de clarté de la peau. Le mélanome est un type de cancer plus agressif.
- Sarcome : Le cancer se développe dans les muscles ou les tissus conjonctifs. Il s’agit d’un type très rare de cancer du pénis.
Symptômes du cancer du pénis : repérer les signaux d’alarme
Le cancer du pénis se manifeste souvent par des symptômes discrets au début, ce qui peut retarder le diagnostic. Il est donc essentiel de connaître les signes d’alerte et de consulter un médecin sans tarder si vous en constatez. Du reste, les symptômes les plus courants sont :
- Une lésion qui ne guérit pas : C’est généralement le premier signe. Cette lésion peut être une plaie, une croûte, une verrucosité ou une zone épaisse et rugueuse. Elle peut apparaître sur le gland, le prépuce ou la peau du pénis.
- Une zone décolorée : La peau du pénis peut devenir rouge, blanche ou avoir une autre couleur inhabituelle.
- Une bosse ou une masse : Une petite masse peut apparaître sur le pénis, souvent indolore au début.
- Démangeaisons ou douleurs : Ces symptômes peuvent être présents, mais ne sont pas spécifiques au cancer du pénis.
- Saignements : Des saignements peuvent survenir au niveau de la lésion, notamment lors des rapports sexuels.
- Écoulement anormal : Un écoulement malodorant ou purulent peut apparaître sous le prépuce.
- Gonflement des ganglions lymphatiques de l’aine : Si le cancer s’est propagé, les ganglions lymphatiques de l’aine peuvent devenir douloureux et gonflés.
Toutefois, beaucoup de gens méconnaissent ces symptômes, et ce, pour plusieurs raisons, spécialement : la gêne à en parler, car de nombreux hommes hésitent à consulter leur médecin pour des problèmes intimes ; la banalité de certains symptômes (démangeaisons, petites lésions, irritations…) ; l’absence de douleur.
Dès lors, si vous constatez l’un de ces symptômes, il est important de consulter votre médecin. Un diagnostic précoce est essentiel pour augmenter les chances de guérison.
Diagnostic : confirmer les soupçons
Si vous présentez l’un des symptômes évoqués précédemment, il est crucial de consulter un médecin. Ce dernier procédera à un examen clinique approfondi et pourra demander des examens complémentaires pour confirmer ou infirmer un diagnostic de cancer du pénis.
Durant l’examen clinique, le médecin procédera à une série de vérifications physique. D’abord, il observera attentivement toute lésion, toute zone décolorée ou toute masse présente sur le pénis. Ensuite, il palpera délicatement la zone afin d’évaluer la taille et la consistance de toute anomalie. Enfin, il examinera les ganglions lymphatiques de l’aine pour détecter d’éventuelles adénopathies (gonflements des ganglions).
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Si le médecin suspecte un cancer, il pourra prescrire des examens complémentaires :
- La biopsie : C’est l’examen le plus important. Il consiste à prélever un petit échantillon de tissu suspect pour l’examiner au microscope. La biopsie permet de confirmer la présence de cellules cancéreuses et de déterminer leur type.
- Les examens d’imagerie : L’échographie (pour évaluer la taille et l’étendue de la tumeur) ; la tomodensitométrie (TDM) ou l’IRM (pour évaluer l’étendue de la maladie et rechercher d’éventuelles métastases).
- Les analyses de sang : Elles permettent d’évaluer l’état général de santé du patient et de rechercher d’éventuels marqueurs tumoraux.
Ajoutons que l’urologue est le spécialiste le mieux placé pour diagnostiquer et traiter le cancer du pénis. Il pourra vous expliquer en détail les résultats des examens et vous proposer un plan de traitement adapté. En outre, il est important de noter que le diagnostic précoce est essentiel pour augmenter les chances de guérison.
Traitement : des options adaptées à chaque cas
Le traitement du cancer du pénis est personnalisé en fonction du stade de la maladie, de la taille et de l’emplacement de la tumeur, ainsi que de l’état de santé général du patient. L’objectif principal est d’éliminer les cellules cancéreuses tout en préservant au maximum la fonction sexuelle et urinaire.
Les principales options de traitement pour le cancer du pénis sont les suivantes :
- La chirurgie : C’est souvent le traitement de choix. Le type d’intervention dépend de l’étendue de la maladie. La posthectomie consiste à l’ablation du prépuce ; la pénectomie partielle est l’ablation d’une partie du pénis ; la pénectomie totale est l’ablation complète du pénis.
- La radiothérapie : Elle utilise des rayons de haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses.
- La chimiothérapie : Généralement réservée aux cancers avancés ou en cas de récidive, elle utilise des médicaments pour détruire les cellules cancéreuses.
- La thérapie ciblée : Des médicaments ciblent spécifiquement les cellules cancéreuses, laissant les cellules saines intactes.
Il existe aussi des traitements complémentaires qui visent à améliorer la qualité de vie du patient et empécher les récidives. Parmi ces derniers, on retrouve : la chirurgie reconstructive (après une chirurgie ablative) ; la thérapie hormonale (bloquer la production d’hormones qui stimulent la croissance des cellules cancéreuses) ; la cryothérapie (utilisation du froid extrême pour détruire les cellules cancéreuses).
Après le traitement, un suivi régulier est essentiel pour détecter d’éventuelles récidives. Cette étape comprend des examens physiques, des analyses de sang et des examens d’imagerie.
En conclusion
Avant de terminer cet article, attirons l’attention sur une note importante qui concerne la qualité de vie après le traitement. Il est, en effet, essentiel de souligner que les progrès de la médecine permettent aujourd’hui de préserver au maximum la qualité de vie des patients atteints d’un cancer du pénis.
Les traitements sont de plus en plus efficaces et les effets secondaires sont mieux maîtrisés. Du reste, de nombreuses associations de patients proposent un accompagnement psychologique et social aux malades et à leurs proches.