Le Canada veut comprendre l’implication de ses ressortissants

Le Canada veut comprendre l’implication de ses ressortissants

Le Premier ministre canadien, Stephan Harper, a affirmé que son pays continuait à travailler avec le gouvernement algérien sur l’implication de ressortissants canadiens dans la récente attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine (In Amenas, Illizi). «Les responsables canadiens sont en contact avec le gouvernement algérien. Nous n’avons pas d’information substantielle à l’heure actuelle, mais nous allons continuer à travailler avec le gouvernement algérien pour en savoir davantage sur cette affaire», a déclaré M. Harper lors d’une conférence.

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait affirmé lundi dernier, lors d’une conférence de presse, que deux des terroristes qui avaient attaqué le site gazier de Tiguentourine étaient canadiens. Les deux Canadiens étaient les seuls terroristes occidentaux parmi les 38 assaillants de huit nationalités différentes.

Les autorités canadiennes, elles, seraient en quête de plus d’informations. Des policiers canadiens se trouvent actuellement  à In Amenas pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé, a révélé un responsable canadien à l’agence de presse Reuters.

Depuis l’annonce de l’implication de deux assaillants canadiens dans l’attaque terroriste et sa confirmation par les autorités algériennes, le Canada est de plus en plus montré du doigt pour sa politique jugée «très indulgente» envers les islamistes radicaux et les intégristes sur son territoire.

LG Algérie

Il est accusé d’«être une base arrière d’extrémistes islamistes, sans jamais avoir été inquiété». En effet, des membres importants du parti islamiste dissous FIS ainsi que des membres de groupes terroristes tels que le GIA, responsable de massacres de civils pendant la décennie noire, ont trouvé refuge au Canada durant les années 1990.

«Ils arrivaient avec le statut de réfugiés, disant fuir la guerre civile», raconte Fabrice de Pierrebourg, journaliste d’enquête de La Presse. Ils ont mis sur pied une base logistique surnommée «la cellule de Montréal», qui fut finalement démantelée en 1999. Cinq de ses membres, des Montréalais, ont été condamnés en France en 2001 en raison de leur appartenance au «gang de Roubaix» qui avait semé la terreur dans le nord de la France en 1996.

Ces épisodes, comme celui plus récent de la raffinerie algérienne, rappellent «que le Canada a longtemps eu pour vocation de permettre le recrutement et la levée de fonds» en vue du djihad, remarque Michel Juneau-Katsuya, cité par l’AFP. Or, «le Canada a toujours été plus une base qu’une cible», ce qui explique qu’il n’y ait jamais eu d’attentat islamiste, explique l’ancien espion.

Mehdia Belkadi