Le CAMRA rend publics les résultats d’un sondage qu’il a réalisé: Une majorité de résidents toujours en grève à Alger

Le CAMRA rend publics les résultats d’un sondage qu’il a réalisé: Une majorité de résidents toujours en grève à Alger

Pour la première fois depuis le début du conflit, le Camra (Collectif autonome des médecins résidents algériens) rend publiques les statistiques relatives au suivi de leur grève qui perdure depuis sept mois dans les hôpitaux. Il s’agit, en fait, des chiffres du débrayage et de l’arrêt des gardes par les futurs spécialistes, à travers les

25 structures hospitalières (CHU et EPH) que compte la capitale.

Initié par le bureau d’Alger, ce sondage a été organisé via la plateforme en ligne du Camra, par un questionnement électronique. Ce vote a concerné uniquement les 5 200 résidents en grève dans les CHU et les EPH à vocation hospitalo-universitaire d’Alger, en attendant son élargissement à l’ensemble des praticiens contestataires au nombre de 15 000 au niveau national répartis à travers les 13 CHU des wilayas du nord du pays. “Nous avons commencé l’enquête en ligne avec nos confrères d’Alger en grève, au nombre de 5 200. La capitale représente un peu la vitrine du mouvement de débrayage. L’impact de cette grève dans la capitale est retentissant par rapport à d’autres régions du pays”, nous confiera un membre du bureau national du Camra.

La lecture des résultats du vote en ligne présentée sous forme graphique fait ressortir, dit-il, à première vue que le mouvement de grève entamé par le Camra depuis le 14 novembre 2017 se porte bien. “Ils sont déterminés à poursuivre la grève jusqu’à l’aboutissement de leur cause.” Ainsi donc, sur les 3 586 votants, 3 295 résidents refusent d’abdiquer, soit 91%. Seuls 309 médecins grévistes hésitent entre l’arrêt ou la poursuite du mouvement. Autrement dit, cette partie des blouses blanches en grève qui pense reprendre ne dépasse pas finalement les 9%. Le graphisme du Camra d’Alger traite également de l’arrêt des gardes aussi bien dans les services de l’hôpital que dans les urgences médicales et médico-chirurgicales.

Pas moins de 2 455 spécialistes de demain, sur les 2 761 concernés, n’assurent plus les gardes ni dans les UMC encore moins dans leurs services respectifs, soit 88% des effectifs. Le Camra a aussi questionné ceux qui pensent reprendre la garde. Le résultat obtenu est de l’ordre de 15%. L’enquête électronique confirme ainsi que la consigne liée à la suspension des gardes est observée par la majorité absolue des résidents. S’agissant du suivi de la grève dans les UMC, l’on retient que la tendance du maintien du mouvement l’a largement emportée. Pas moins de 2 041 praticiens en formation sur 2 237 interrogés respectent le mot d’ordre de la grève, soit 91%. À la question liée à la suspension de la grève dans les urgences, ils étaient 189 qui pensent reprendre le service, soit 9%.

Les suffrages concernant les gardes dans les urgences ont fait ressortir que 1 694 sur 1 912 futurs spécialistes concernés n’envisagent aucunement de reprendre les gardes dans les UMC. “Cette enquête électronique bat en brèche aussi les déclarations faites ces derniers temps par certains gestionnaires des hôpitaux qui cherchent à minimiser l’impact du débrayage sur le fonctionnement des services et des UMC”, conclut un délégué du Camra.

H. H.