Parcourir aujourd’hui les 32 kilomètres reliant Azazga au chef-lieu de wilaya, Tizi-Ouzou, est devenu un véritable cauchemar pour les usagers de ce tronçon routier de la RN12.
Parfois, il faut plus de quatre heures, même à des heures censées creuses, pour parcourir ce bout de route que l’on faisait en moins d’une demi-heure dans un passé récent. Aujourd’hui, le temps le plus court pour atteindre sa destination dans les deux sens est de deux heures au minimum. « J’ai mis plus d’une heure pour parcourir, de surcroît le soir, sur les coups de 20h30, les 26 km séparant ma ville, Mekla, de Tizi-Ouzou », nous dira M. Menad Oulbani, commerçant à Mekla. Pour lui, prendre le volant est devenu un véritable parcours du combattant. C’est aussi le sentiment de pratiquement de tous les gens qui font au quotidien cette route, y compris les étudiants du campus de Tamda qui ratent presque tous les jours les entames de leurs cours et autres TD, tant les bus qui les transportent se retrouvent souvent pris dans le piège de la circulation routière. Le volume du trafic routier dû à l’accroissement des populations avec les nouvelles cités urbaines et rurales qui poussent sur cette partie ouest de la wilaya, l’érection d’un pôle universitaire des plus importants du pays, rendant encore plus importante la densité dans cette région, la densification des commerces et des unités industrielles et économiques nombreuses sur ce tronçon, l’étroitesse de la route, les nombreuses intersections, les carrefours et les multiples barrages des services de sécurité, avec une moyenne d’un barrage tous les 8 kilomètres, les ralentisseurs posés sans aucune norme, l’installation de commerces licites de boissons alcoolisées et de fruits et légumes et ceux agissant dans le noir sont autant d’ingrédients qui jalonnent ces 32 km d’un parcours devenu par la force des choses celui du combattant. Au point où prendre cette route est devenu un supplice pour les usagers. C’est pourquoi il est important de voir les pouvoirs publics agir au plus vite pour l’intérêt de la wilaya et de son développement lorsque l’on sait que cette RN12, et plus particulièrement ce tronçon avec ses zones industrielles et d’activités implantées dans les communes de Tizi-Ouzou (Oued Aissi), Tizi-Rached, Mekla, Fréha et Azazga, auxquelles il y a lieu d’ajouter Azeffoun et son port, constituent le poumon de l’activité socio-économique de la wilaya même si le tissu économique s’étend aussi vers le sud (Boghni, Draa-El-Mizan). Un coup de fouet aux projets de dédoublement de cette route, la création de trémie pour éviter que la situation n’empire d’ici peu seraient les bienvenus. D’ailleurs, les usagers tirent la sonnette d’alarme pour qu’il soit mis fin à leur supplice.
Rachid Hammoutène