Le Buteur les a accompagnés d’Allemagne jusqu’à l’Espagne : Yahia et Matmour, voyage vers la mise au Vert

Le Buteur les a accompagnés d’Allemagne jusqu’à l’Espagne : Yahia et Matmour, voyage  vers la mise au Vert

Lendemain de match. Pas n’importe quel match. Celui où il y a eu plus qu’un vainqueur et un vaincu. Il y a eu un international algérien qui a réussi à se maintenir en Bundesliga et un autre qui a été contraint de se maintenir en deuxième division. L’enjeu n’était donc pas une bagatelle pour Anthar Yahia et Karim Matmour. L’après-match s’est accompagné d’un déplacement ensemble des deux joueurs vers l’Espagne, où se tient le stage de préparation des Verts. C’était par le vol Düsseldorf-Alicante de la compagnie allemande Airberlin. Le Buteur les a accompagnés dans ce voyage si particulier.

«Mon père a été très ému»

Sur le visage de Anthar Yahia se lisait la fatigue. Les traits tirés, il avait visiblement mal dormi. Après le match de la veille, il était rentré chez lui en compagnie de membres de sa famille, dont son père, venu spécialement suivre le match. La soirée a été longue, bercée par la chaleur familiale. Une chaleur qui lui a fait oublier un tant soit peu la déception de l’échec. En fait, la déception avait été évacuée à la sortie du stade. Des supporters de Bochum, en croisant Yahia, se sont mis à l’applaudir et à le saluer. «Mon père a été très ému en voyant des supporters scander mon nom. Cela l’a profondément touché», nous a confié l’international algérien. L’émotion ne vaut pas celle d’une accession, mais elle vaut son pesant de frissons. C’est donc fort de la fierté de son papa, malgré l’échec, que le capitaine des Verts s’est présenté à la salle d’embarquement B75 de l’aéroport international de Düsseldorf.

«Le maintien en Bundesliga,

ça ouvre l’appétit !»

Karim Matmour, comme il fallait s’y attendre, présentait un visage plus serein. Lui aussi était fatigué, mais heureux d’avoir réussi ce pari ô combien dur : se maintenir en Bundesliga malgré 20 journées passées comme lanterne rouge du championnat. Cependant, le bonheur était mesuré, décent, plein de retenue, car on ne rit pas de l’échec d’un frère. Lui aussi s’est baigné dans l’ambiance de la petite famille avant d’effectuer son grand retour, attendu depuis plusieurs mois, en sélection nationale. C’est très décontracté, en mordant à belles dents dans un sandwich, qu’il s’est présenté à la salle d’embarquement. «Le maintien en Bundesliga, ça ouvre l’appétit !», lui faisons-nous remarquer. Eclat de rire, puis accolade à Yahia.

Et on refait le match !

Durant plusieurs minutes, les deux hommes refont le match. Tout est décortiqué : le jeu, l’ambiance, les buts, le pressing, les individualités… A les écouter, c’est clair : ils connaissent bien la Bundesliga. C’est vrai que c’est un championnat qui a ses qualités, dont la rigueur. C’est cette principale qualité que José Mourinho a trouvée chez Sami Khedira et Mesut Özil, recrutés l’été dernier, puis chez Sahin et Hamit Altintop, engagés pour la saison prochaine, tous étant révélés dans la Bundesliga. La discussion est calme, sereine, sans passion. C’est que le match est passé et il ne sert à rien d’y revenir. Place à l’avenir ! Et l’avenir immédiat, c’est le stage des Verts.

Tablette iPad pour Matmour, un petit somme pour Yahia

L’embarquement se fait à l’heure, le décollage avec trois minutes de retard. Premiers départs en vacances oblige, c’est un avion gros porteur, un Airbus 330, qui emmène les deux internationaux vers Alicante, pour un vol d’une durée de 2 heures et 35 minutes. L’avion est quasiment complet, ce qui fait que les deux joueurs, dont les sièges étaient distants d’une dizaine de rangs l’un de l’autre, n’ont pas pu se mettre ensemble. Matmour a de quoi occuper la durée du vol : sa tablette iPad sur laquelle il s’est ingénié à gagner dans des jeux électroniques. Yahia, lui, avait mieux à faire : dormir pour récupérer de la veillée familiale. Décidé à arriver frais et dispos au stage, il a fait un petit somme, comme s’il était dans une journée d’entraînement ordinaire où il fallait faire la sieste. Petit somme, c’est peu dire, tant il dormait comme un enfant, pas du tout dérangé par le bruit des réacteurs et les incessants va-et-vient des passagers.

Le copilote réveille Yahia et fait peur à Matmour

C’est le copilote qui s’est chargé de le réveiller. Non pas qu’il le connaît, mais il passait hier un examen pour devenir commandant de bord et son apprentissage a fait tanguer l’avion lors du décollage, mais encore plus lors de l’approche pour l’atterrissage sur l’aéroport d’Alicante. De nombreux passagers avaient les mains crispées sur leurs accoudoirs et Matmour n’était pas le dernier à le faire, même si son visage impassible ne trahissait pas la peur intérieure qui le prit. Il n’y a eu qu’une petite fille qui, dans son insouciance, jouait en criant et en rigolant. Finalement, le copilote a réussi à faire atterrir le gros appareil sans trop de soucis. Cela a eu le bonheur de réveiller Yahia pour de bon.

Eirali, la surprise au tapis à bagages

C’est avec un peu d’excitation et une joie intérieure que Yahia et Matmour se sont dirigés vers la sortie du hall des arrivées, après avoir récupéré leurs bagages, non sans avoir croisé, au passage, l’un des membres du staff médical, l’Italien Cristiano Eirali, qui avait été du staff durant la Coupe du monde de football et qui est venu spécialement du centre Aspetar, à l’occasion de ce stage. Yahia, en polyglotte qu’il est, lui a parlé en français et en italien. Puis, les trois hommes se sont dirigés vers la sortie. «C’est Hafid qui nous attend, n’est-ce pas ?», nous demande le joueur de Bochum. Nous le lui confirmons, Abdelhafid Tasfaout étant chargé de l’accueil des joueurs à leur arrivée.

Salves de youyous, une septuagénaire en première ligne

A la grande surprise des deux joueurs, il n’y avait pas que Tasfaout à l’accueil, mais aussi une vingtaine de supporters algériens, drapeau national déployé. Sorti en premier, Yahia a eu droit à une salve de youyous déclenchée par une femme très âgée, une septuagénaire sans doute. Sans protocole, elle s’est empressée vers le joueur, lui a fait la bise et lui a demandé de lui signer le maillot national. Sorti quelques instants plus tard, Matmour a eu droit lui aussi à sa salve de youyous. Visiblement ému, il se remémorait les moments inoubliable d’avant-Mondial avec les supporters algériens. Après avoir consenti au rituel des autographes et des photos souvenirs, les deux joueurs et Eirali se sont dirigés vers le parking et sont montés dans le véhicule de Tasfaout : direction La Manga Club.

Raouraoua à l’accueil, la cerise sur le gâteau

Arrivés à destination, après une heure et quart de trajet, les trois hommes n’étaient pas au bout de leur surprise : à leur accueil à l’entrée de l’hôtel Prince Felipe, rien moins que Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football. Certes, ce dernier était là un peu par hasard, mais n’empêche que ça lui a fait plaisir d’accueillir les deux internationaux qu’il porte en grande estime.

Après ce voyage particulier, celui vers la mise au Vert, Yahia et Matmour sont montés vite se changer, avant de rejoindre leurs coéquipiers qui s’apprêtaient à dîner. Cette fois, ils y sont.

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Yahia et Matmour «Vainqueurs ou vaincus, un point nous unit à jamais : le passeport vert !»

Adversaires pour un soir mercredi passé, Anthar Yahia et Karim Matmour ont pris ensemble le vol Düsseldorf-Alicante pour rallier le stage des Verts. Nous en avons profité pour réaliser avec eux un entretien croisé, où les deux interviennent alternativement. Comme quoi, Yahia Matmour, c’est Matmour Yahia.

Alors, vous avez digéré votre match d’hier (interview réalisée hier dans l’après-midi, ndlr) ?

Yahia : Oui. pour moi, c’est du passé. Ce qui est fait est fait. Certes, il y a eu l’amertume de la déception qui a été forte et je ne vous cache pas que j’ai été très abattu, mais les hommes forts sont ceux qui savent se relever après un échec. El hamdoullah, j’ai la foi et je crois au mektoub. Ce sera à nous, à Bochum, de faire en sorte la saison prochaine de nous assurer l’accession sans passer par les barrages.

Matmour : Comme je vous l’ai dit hier, je suis heureux du maintien du Borussia Mönchengladbach, mais Anthar m’a sincèrement fait de la peine. C’est un leader dans son équipe et il a tout donné durant cette saison, lorsqu’on lui avait donné sa chance. Quant à moi, j’ai fêté l’accession en compagnie de mes coéquipiers, avec nos supporters jusqu’à une heure très tardive, mais à présent, la saison avec Mönchengladbach est terminée et je suis pleinement concentré sur le stage de l’Equipe nationale.

Anthar, le soutien de vos supporters à la fin du match vous a-t-il touché ?

Yahia : Ah, oui ! Enormément. C’est ce qu’il y a de magique au VfL Bochum : le soutien des supporters est indéfectible, en toutes circonstances. Tous ces gens qui scandaient nos noms, ça faisait vraiment chaud au cœur. Ici, comme dans tous les clubs allemands en général, il y a une culture du football. Durant le match, chacun supporte son équipe à fond, mais une fois le match terminé, tout le monde rentre chez lui sans animosité aucune. On a même vu des supporters de Bochum et du Borussia repartir ensemble. Certains se sont même échangés leurs écharpes. En définitive, il ne s’agit que de football. Il y a des choses plus graves dans la vie qu’une défaite dans un match ou une relégation.

Matmour : Je suis tout à fait d’accord. C’est une question de culture sportive. Cela dit, je fais remarquer que nos supporters étaient presque aussi nombreux que ceux de Bochum, bien que nous jouions à l’extérieur (rire). Dans cette région d’Allemagne, c’est tout à fait normal. Il y a plusieurs clubs voisins, comme Mönchengladbach, Cologne, Dortmund, Schalke 04, Bochum… Donc, en général, les supporters se mélangent entre eux.

Karim, c’est quoi le sentiment d’avoir joué comme remplaçant alors que, tout au long de la semaine, la presse laissait entendre que vous pourriez être titularisé ?

Matmour : Je n’ai pas été déçu parce que je savais que je n’allais pas jouer. On disait de Marco Reus qu’il était blessé, mais je savais qu’il pourrait tenir sa place. C’est lui-même qui me l’a dit. L’essentiel est le résultat du groupe. Pour ma part, je me suis toujours entraîné de manière sérieuse et consciencieuse pour être prêt à tout moment. A mon humble avis, j’ai donné ce qui était attendu de moi à chaque fois que j’étais incorporé. Je suis un joueur discipliné et à ce titre, je respecte tous les choix faits par l’entraîneur.

Récemment, il a fait vos éloges en disant que vous apportez toujours un plus en rentrant sur le terrain…

Matmour : C’est vrai qu’il m’encourage tout le temps. Lors des entraînements, il me fait entendre qu’il est satisfait de mon travail. Cela dit, c’est à lui seul de faire les choix qu’il juge utiles. Il y a des paramètres qu’il est seul à maîtriser.

Yahia : Moi, je le dis ouvertement : Karim a sa place dans le onze du Borussia Mönchengladbach. Que ce soit sur les côtés, à droite ou à gauche ou en pointe, il peut apporter beaucoup de choses. Dommage qu’on ne lui ait pas fait confiance ! En tout cas, les gens qui connaissent le football ne sont pas aveugles et connaissent très bien sa valeur. Je suis certain que la prochaine saison sera meilleure pour lui.

Karim, Anthar fait vos éloges. Est-ce parce que vous avez failli marquer mercredi soir, après vous avoir feinté ?

Matmour : (Rire) J’ai failli marquer contre Bochum, pas contre Anthar. Cela dit, je n’aime pas tirer la couverture sur moi. Je suis content du travail de toute l’équipe en général.

Anthar, que s’est-il passé entre vous et Mohamadou Idrissou ?

Yahia : (Rire) Rien de bien méchant. Je l’ai déconcentré et ça a réussi puisqu’il est sorti de son match. C’est de la guerre psychologique, rien de plus.

Toujours dépité de ne pas avoir accédé,  en dépit du fait d’avoir récolté 65 points ?

Yahia : Je trouve injuste de devoir passer par des barrages, même en ayant récolté 65 points, alors que durant les saisons passées, des clubs avaient terminé parmi les deux premiers, donc avaient accédé directement, avec moins de 65 points. C’est de là qu’est né mon dépit. Cela dit, il y a une réglementation et il faut la respecter. C’est ça le football. Toutefois, nous sommes fiers d’avoir démontré, que ce soit par notre total de points ou à travers nos deux prestations en aller et retour face au Borussia Dortmund, que nous avons le niveau de la Bundesliga.

Matmour : Je l’ai déjà dit et je le répète : Bochum m’a agréablement surpris par la qualité de jeu qu’elle a pratiqué. C’est bien dommage qu’il ne puisse pas accéder. Je le dis parce que je le pense vraiment, pas parce que Anthar est en face de moi.

A présent, le match est terminé, il y a eu un vainqueur et un vaincu. Là, vous redevenez coéquipiers, après avoir été adversaires durant deux soirs. Est-ce que vous préférez ?

Matmour : Le football n’est qu’un jeu, pas une guerre pour que nous soyons des adversaires. Anthar est et restera mon ami, en plus d’être mon coéquipier en sélection nationale. Ces deux matches-là n’ont été qu’une parenthèse. Là, nous sommes des Algériens et c’est avec joie et fierté que nous allons ensemble en Espagne pour intégrer le stage des Verts.

Yahia : Vous voyez ça ? (Il exhibe son passeport ainsi que celui de Matmour) Ce passeport vert, c’est ce qui nous lie à jamais. Aujourd’hui, il n’y a ni Bochum ni Mönchengladbach qui comptent. Après tout, surtout après notre carrière, un point commun demeurera immuable, inaliénable : l’Algérie ! (Il le dit en étreignant son ami et coéquipier).

Matmour : Voilà, c’est bien dit !

Même en étant éloignés du stage à cause de vos engagements avec vos clubs respectifs, vous êtes certainement restés en contact avec vos coéquipiers déjà sur le lieu du stage, non ?

Yahia : Evidemment ! Nous ne sommes pas uniquement des coéquipiers en sélection. Nous sommes des copains, des amis, des frères. Je suis en contact avec plusieurs coéquipiers, notamment Madjid (Bougherra, ndlr) qui a été parmi les premiers à arriver à La Manga Club. Les échos qui me parviennent sont très positifs. Tellement positifs que j’ai vraiment hâte d’y être.

Matmour : Moi, j’ai suivi le stage surtout à travers internet, notamment Le Buteur. J’ai eu des échos de la part de coéquipiers, mais pas trop, car mon esprit était surtout porté sur la préparation de notre match de barrage. Sur ce que j’ai lu, tout se passe très bien et c’est de bon augure. Je suis particulièrement impatient d’être sur place.

Est-ce parce que vous n’avez plus été convoqué en sélection depuis plusieurs mois ?

Matmour : Il y a un peu de ça, c’est vrai. Mine de rien, cela va faire presqu’un an que je n’ai plus joué de match avec l’Algérie, plus exactement depuis la rencontre face aux Etats-Unis lors de la Coupe du monde de football. Cela me donnera l’impression de découvrir un monde nouveau. Il est vrai que depuis le temps, il y a un nouveau staff technique et donc, de nouveaux codes de fonctionnement. Je dois m’y adapter.

Yahia : En tout cas, même s’il y a un nouveau sélectionneur, l’ambiance est toujours aussi conviviale. Que ce soit avec les anciens ou avec les nouveaux, c’est un groupe vraiment solidaire.

Doukha et Soudani, deux des trois nouveaux convoqués, en ont eu déjà un aperçu en ayant été bien reçus par leurs coéquipiers…

Yahia : C’est évident ! Tout nouvel arrivé est le bienvenu. C’est dans la tradition des Verts.

Alors, prêts pour le match contre le Maroc ?

Matmour : Justement, nous allons en stage pour bien nous y préparer afin d’être fin prêts. Je pense que ça va se jouer dans le même esprit qu’au match aller, c’est-à-dire à la combativité et au mental. Les Marocains seront très motivés, car ils seront avides de revanche, mais nous nous attendons à ce scénario. En tout cas ce qui est sûr, c’est que ça se jouera sur le terrain, à 11 contre 11.

Yahia : Pour ma part, je n’ai rien à déclarer sur ce match, sauf que nous le prendrons très au sérieux, avec la même rage de vaincre qui nous a caractérisés lors du match aller.

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Yahia a obtenu la meilleure note de Kicker

Le très sérieux journal de sport allemand Kicker a décerné à Anthar Yahia et à Marco Reus la meilleure note du match Bochum-Borussia Mönchengladbach. Les deux joueurs ont eu droit à un 2,5, ce qui est une note flatteuse puisque, dans le système de notation de Kicker, plus le joueur est bon, moins la note est élevée. Reus a été l’auteur du but de Mönchengladbach, ce qui explique sa note. Suivant ce raisonnement, Yahia a plus de mérite puisqu’il a obtenu la même note que le meilleur joueur de l’équipe vainqueur, en dépit de la défaite.

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Matmour a fêté le maintien devant 15 000 supporters

Karim Matmour n’est rentré que vers 03h00 chez lui. Non pas qu’il est sorti faire la fête, mais les joueurs de son équipe, après avoir longtemps fait la fête avec leurs supporters au stade de Bochum, ont été soumis au rituel des déclarations à la presse, puis ont fait le trajet du retour par bus vers Mönchengladbach où ils ont été acheminés jusqu’au Borussia Park, leur stade, où les attendaient près de 15 000 supporters dans les gradins. Voilà qui explique ce long retard.

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Eirale est arrivé de Barcelone

L’Italien Cristiano Eirale, qui fait partie du staff médical des Verts durant les stages et les matches importants, est arrivé presque en même temps que Yahia et Matmour. Il est venu de Barcelone et a croisé les deux joueurs lors de la récupération des bagages.

«Je ne pensais pas revivre ces moments-là»

En entendant les youyous qui ont accueilli Anthar Yahia et Karim Matmour à leur sortie du hall des arrivées, Cristiano Eirale a eu un sourire ému. «Je ne pensais pas revivre ces moments-là», nous a-t-il confié, référence aux moments d’euphorie et de communion, vécus par la sélection nationale durant la période de préparation du Mondial. Avec le temps, peut-être se sent-il une âme d’Algérien…