Le Buteur au chevet de Bougherra

Le Buteur au chevet de Bougherra

Tout comme son coéquipier et ami Karim Ziani, le défenseur central des Verts Madjid Bougherra est en train de mener une véritable course contre la montre, afin d’être prêt le jour J face à l’équipe d’Egypte. Pour ce faire, il s’est donné tous les moyens pour guérir rapidement de son entorse au genou, blessure qu’il a malencontreusement contractée au cours d’une séance d’entraînement à Murray Park, le centre d’entraînement des Glasgow Rangers.

Entre autres moyens qu’il s’est donnés, lui et les responsables de la Fédération algérienne de football, une petite semaine de rééducation fonctionnelle spécialisée dans un centre hautement qualifié pour soigner ce type de blessure, le Centre européens de rééducation du sportif (CERS), sis à Saint-Raphaël, ville balnéaire et touristique du sud-est de la France.

«Ce n’est pas acquis que je joue»

Le choix de ce centre est loin d’être fortuit. Non seulement il est réputé pour ses équipements et ses installations de pointe ainsi que pour l’efficience avérée de ses traitements, mais il est situé dans un coin assez calme en cette période de l’année, ce qui permettra à Bougherra de se soigner dans la sérénité et la concentration en guettant, avec un espoir gros comme ça, la possibilité d’être guéri et de retrouver les Pharaons le 14 novembre prochain. Le pari est fort risqué, dans la mesure où même le joueur émet de forts doutes quant à sa capacité à être du rendez-vous. «Ce n’est pas acquis que je joue», nous a-t-il répété pour ne pas donner de faux espoirs aux supporters, mais sa volonté d’être présent le rend follement optimiste. «Croyez-moi, je fais tout», a-t-il insisté lorsque nous l’avons rencontré hier à son hôtel, entre deux séances de soins qui sont loin d’être de la rigolade.

Du 2 en 1 : les soins et la condition physique

Jugez-en vous-même. Le matin, ce sont des soins spécifiques à l’entorse dont il souffre. Ces soins varient à chaque occasion et vont de séances aquatiques avec eau de mer chaude et eau douce traitée et séances de massages localisés avec, pour objectifs, de réactiver les muscles du genou droit et de détendre les ligaments. L’après-midi, place au travail physique d’endurance et de résistance. On l’a bien constaté de visu, il souffre, notre pauvre défenseur central ! Non pas qu’il souffre de sa blessure, mais de la charge de travail que d’aucuns jugeraient élevée pour un sportif en pleine rééducation, mais que les spécialistes du CERS pensent être les éléments de base de la guérison. Donc, c’est un peu du 2 en 1 : soins et entraînements. Cela n’est pas sans réjouir «Bougui», malgré son anxiété de ne pas être prêt pour le rendez-vous du 14 novembre.

«Comme ça, je n’aurais rien à regretter»

Il faut reconnaître que le coin est idéal pour lui : il a une quinzaine de kinés hautement qualifiés, deux préparateurs physiques et deux ergothérapeutes à sa disposition. Le traitement se fait avec suivi clinique spécifique et non pas par un régime généraliste, comme le font les kinés d’habitude pour tous les cas d’entorse. C’est ce qui le rassure au fond de lui-même : «Comme ça, je n’aurais rien à regretter. Je me dirais que j’ai suivi les traitements les plus avancés aux endroits les mieux équipés.» C’est cette conviction d’avoir choisi la meilleure option qui le pousse à tenir le coup et jouer la carte de cette rééducation accélérée jusqu’au bout.

«Mon genou reste instable hors du plat»

A deux jours de la fin de sa période de rééducation au CERS, le bilan s’annonce plutôt encourageant, quoi qu’encore loin des espérances. «Je ressens moins de douleurs qu’avant. Sur le plat, je marche normalement, comme si je n’avais pas été blessé, mais dès que le chemin est vallonné ou qu’il y a des escaliers, je sens mon genou instable», reconnaît-il. «Cela dit, je sens des progrès au niveau de la convalescence, même si ça va plus lentement que je ne l’espère», reconnaît-il, d’où son insistance à répéter au peuple algérien, presque par dépit : «Je suis toujours incertain pour le match.» Il n’en continue pas moins de travailler mordicus tout en ruminant sa colère contre le mauvais sort. Le petit kilomètre qu’il fait chaque jour pour aller de son hôtel au CERS, il le fait en prenant le soin de garder le moral haut, bien haut, aussi haut qu’il espère voir l’emblème national flotter dans le ciel de Johannesburg au mois de juin prochain.

F. A-S.