Le brut toujours mal orienté

Le brut toujours mal orienté

D’après le dernier rapport hebdomadaire dévoilé par le département à l’Energie américain, les stocks commerciaux de brut, hors réserve stratégique, ont augmenté pour la semaine close au 30 avril 2010, de 2,8 millions de barils à 360,6 millions de barils.

Le consensus tablait sur une hausse de 1,1 million de barils.

Les cours du pétrole poursuivaient leur baisse, hier, pénalisés par un renforcement continu du dollar sur fond de craintes sur la santé de la zone euro. Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 48 cents par rapport à la clôture de mardi, à 85,19 dollars.

A la même heure, le « brut léger texan » (WTI), pour livraison à échéance identique, cédait 69 cents, à 82,05 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Hausse du dollar et faiblesse relative de la demande occidentale, tels sont les deux facteurs qui pèsent à nouveau sur le brut.

La vive appréciation de 1,52% que le dollar a enregistré la veille contre son principal concurrent qu’est l’euro n’est pas suivi d’un rebond. Ce midi, la monnaie unique européenne perd encore 0,22% à 1,2961.

Mécaniquement, cette évolution des changes tend à réduire la valeur du pétrole qui se négocie en billets verts.

Au-delà de l’effet de changes, la vague de discipline budgétaire qui s’annonce dans ces pays d’Europe risque fort d’en pénaliser une croissance déjà amoindrie et, partant, la demande locale de produits pétroliers. Les cours du brut ont perdu mardi plus de trois dollars, pénalisés par un renforcement du dollar, « les investisseurs fuyant l’euro pour se réfugier auprès de la valeur refuge que représente le billet vert », notaient les analystes du cabinet ODL Securities.

Un dollar fort rend moins attractifs les achats d’or noir pour les investisseurs munis d’autres devises. Le billet vert accentuait, hier, sa progression, grimpant jusqu’à 1,2935 dollar pour un euro, son plus haut niveau depuis fin avril 2009.

De plus, le pétrole était pénalisé par « des inquiétudes prédominantes sur la vigueur de la reprise économique mondiale (…), les investisseurs craignant que les problèmes de la Grèce mettent un coup d’arrêt à la reprise », ajoutait ODL Securities. Les investisseurs craignent en effet que la crise grecque ne fasse tâche d’huile au sein de la zone euro, et s’étende à l’Espagne, le Portugal et l’Italie.

Autre facteur pesant sur le baril de référence, le niveau élevé des réserves d’hydrocarbures aux Etats- Unis.

Le niveau élevé des réserves américaines devrait en outre permettre d’éviter les risques de resserrement de l’offre que pourrait provoquer une réduction de l’activité dans le golfe du Mexique, deux semaines après l’explosion d’une plate-forme pétrolière, notaient les analystes de Commerzbank.

Le groupe britannique BP, opérateur de la plate-forme, espérait d’ailleurs embarquer mercredi à bord d’un navire un premier couvercle, qu’il veut installer pour contenir les fuites causées par cette explosion et dont 800.000 litres de pétrole s’échappent chaque jour.

S.G.