Les Algériens font sortir la grande artillerie
La victoire méritée des Fennecs mercredi à Oum Dourman ne semble aucunement freiner les ardeurs. Jeudi, la tension a monté d’un cran après une nouvelle escalade égyptienne contre l’Algérie.
Sans verser dans cette nouvelle querelle byzantine sur ce qui a cassé le premier l’œuf fragile de la «fraternité» arabo-musulmane, ce surenchérissement de l’Egypte- risque de coûter encore plus cher -aux investisseurs égyptiens en Algérie.
Parmi les premières réactions de la rue algérienne à cette nouvelle vague d’attaque des chaînes égyptiennes, des internautes ont lancé un appel au boycott des produits importés d’Egypte et des sociétés égyptiennes en Algérie.
«Chers concitoyens, dignes fils d’Algérie. J’ai pensé à établir avec votre aide une liste des produits égyptiens importés ou des sociétés égyptiennes activant en Algérie ….avec notre patriotisme, nous leurs montrerons- encore une fois- que lorsqu’un seul Algérien est touché, il ont touché à tout un peuple…NIF BLA KHSARA…
Ça ne tient qu’à nous pour montrer au monde que notre dignité est intouchable, et qu’avant de toucher un Algérien, il faut penser mille fois, car son sang n’est pas du vinaigre…salut», écrit cet internaute.
Un autre donne le code-barres des produits importés d’Egypte : «Boycotter tout produit qui commence par le 622», écrit cet internaute. Les articles cosmétiques, les produits agroalimentaires «Jus JOUHAYNA», les rasoirs jetables Bic, les commerces égyptiens et autres risquent de suivre dans les prochains jours le malheureux sort de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy.
Les appels au boycott des produits «made in Egypt» foisonnent sur la Toile. Cette montée de la colère populaire commence à atteindre les hautes sphères de l’Etat.
D’ailleurs, de nombreux députés ont appelé le gouvernement à boycotter les produits égyptiens et suspendre les relations économiques. Mardi, au cours du débat sur la loi de finances 2010, à l’Assemblée populaire nationale (APN), un député de l’Alliance présidentielle a appelé «au boycott de tous les produits égyptiens en Algérie».
Même si cette proposition n’a aucune chance d’être retenue officiellement, les investisseurs égyptiens pourraient toutefois être mis, d’une manière «officieuse», en quarantaine dans notre pays.
Une dégradation des relations commerciales et diplomatiques entre les deux pays risque de coûter les yeux de la tête au gouvernement de Hosni Moubarak. Les intérêts égyptiens en Algérie sont beaucoup plus nombreux, nettement plus importants que ceux de l’Algérie qui ne possède- en fait- aucun intérêt économique dans le pays des «Pharaons».
Orascom Telecom qui prospère grâce à sa filiale algérienne Djezzy est l’exemple parfait des intérêts égyptiens en Algérie. Djezzy fournit 98% du cash annuel de cette entreprise. Quelques 15.000 Egyptiens travaillent en Algérie et entre 7 et 8 millions de dollars sont transférés en Egypte. Il est à signaler que des tracts circulent actuellement entre les supporters algériens pour le boycott des produits égyptiens.
B. Mahmoud