Le bout du tunnel est encore loin à Oran… 3.000 hectares forestiers bouffés par des bidonvilles

Le bout du tunnel est encore loin à Oran… 3.000 hectares forestiers bouffés par des bidonvilles

D’année en année, le phénomène des bidonvilles s’accentue, ceinturant ainsi la ville d’Oran et plusieurs de ces agglomérations. Les autorités locales, après un laisser-aller ayant trop perduré, sont revenus à la charge, mettant l’éradication de ce phénomène en ligne de mire et la guerre leur a donc été déclarée.

Désormais, un grand travail est consenti sur le terrain, des efforts traduits par le nombre des espaces forestiers libérés, ainsi que les habitants qui ont été relogés notamment à Gdyel, à l’exemple de ceux occupant le douar Tiartia et la Scaléra.

Il faut dire que pour plusieurs citoyens, demeurer dans un bidonville est synonyme d’attribution éminente d’un logement ou du moins d’une pré-affectation. C’est d’ailleurs, selon les observateurs, l’une des causes les plus récurrentes ayant amené les choses à l’état actuel.

Statistiquement parlant et selon des sources de la Conservation des Forêts de la wilaya d’Oran, pas moins de 3.000 hectares d’espaces forestiers dans la wilaya sont envahis par les constructions illicites et dans ce contexte, ce sont ainsi des milliers d’habitants qui résident dans ces bidonvilles.

Les zones les plus touchées par ce phénomène sont respectivement la commune de Mers El Kébir, Les Planteurs, Kouchet El Djir et la localité de Coca dans la région Ouest. Alors que dans la région Est, on citera Benfréha, Hassi Bounif et Ben Okba.

D’autres constructions illicites dispersées à travers plusieurs localités ont également été recensées. Selon les mêmes sources, le phénomène en question est toujours d’actualité et ce, malgré les multiples interventions des autorités locales, ainsi que les services et la conservation des forêts.

D’une autre part, la multiplication des bidonvilles a engendré par la suite d’autres phénomènes nuisibles, à l’image de la détérioration de la végétation, la multiplication des décharges sauvages et les incendies forestiers. En somme, le phénomène est à l’origine d’un déséquilibre écologique réel qui ne cesse malheureusement de s’amplifier, au fil des années.

80 AGRESSIONS EN 3 MOIS

Les zones forestières auraient dû être exploitées dans le tourisme intérieur et la création d’espaces de détentes et de loisirs pour les citoyens. Les Oranais et suite à la multiplication de la délinquance et des ordures à plusieurs endroits, ont carrément boudé ces lieux, malgré les richesses que ces derniers recèlent.

D’une autre part, les agressions contre la nature ne concernent pas uniquement les habitants de ces bidonvilles, mais des centaines d’autres personnes qui ne se gênent pas de déverser des tonnes de déchets et autres détritus de construction dans le domaine forestier. En somme, pas moins de 80 agressions contre les espaces forestiers ont été enregistrées à Oran, en moins de 3 mois, a-t-on appris à la Conservation des forêts.

Ainsi, ce sont des dizaines d’individus qui ont abattu des arbres et ce, afin de construire des habitations illicites à la place. Ces agissements ont été constatés, notamment dans les forêts d’Aïn El- Türck, Bir El-Djir, Canastel et Arzew. Au niveau de ces communes, un bidonville renaît de ses cendres, juste après l’éradication d’un autre. Ce qui fausse totalement les calculs des responsables.

Les associations actives dans le domaine de la protection de la nature, essaient tant bien que mal d’alerter les décideurs, contre toute agression, à l’exemple de Canastel, lorsqu’un grand scandale a été révélé par une association locale qui a pu médiatiser l’affaire, jusqu’à l’intervention des responsables, mettant ainsi fin au «carnage» contre la nature.

Mehnane A.