Le bon voisinage européen passera par Alger

Le bon voisinage européen passera par Alger

Christian Danielsson, directeur général à la Commission européenne clôture aujourd’hui sa visite en Algérie, il était question d’échanger avec Alger la mise en œuvre de la révision récente de la politique européenne de voisinage.   

Le premier responsable de la direction générale pour le Voisinage et les Négociations à l’Elargissement, accompagné d’une délégation européenne n’a pu s’entretenir qu’avec des secrétaires généraux des ministères des affaires Etrangères, de l’Intérieur, des Finances, de l’Industrie et de celui de la Culture. Bruxelles escompte encore convaincre Alger de la pertinence  d’un partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne qui demeure dans l’optique européenne « essentiel pour permettre aux deux parties de relever les grands défis communs que représentent  les risques d’instabilité régionale liés notamment à la radicalisation et le terrorisme, la sécurité énergétique » avec comme accompagnement la coopération dans l’emploi ainsi que « le nécessaire approfondissement de nos relations économiques et commerciales ».

Le communiqué rendu public à cet effet, souligne la satisfaction de la partie européenne quant à la portée de cette visite qui aurait permis « de reconfirmer la volonté partagée d’approfondir » le dialogue et la coopération et « donné lieu à un échange constructif sur la mise en œuvre de la révision récente de la Politique Européenne de Voisinage.

Comme gage de bonne volonté de part et d’autre, l’UE et l’Algérie se sont mis d’accord pour redéfinir les priorités de leur partenariat, un document politique est en préparation dans lequel les axes stratégiques et les engagements réciproques seront contenus.

Ce fut aussi l’occasion pour Bruxelles de « réitérer sa volonté d’accompagner l’Algérie dans la mise en œuvre des réformes politiques, économiques et sociales annoncées par le gouvernement en vue de consolider la démocratie et de diversifier l’économie algérienne ».  Laquelle visite est saisie par l’UE pour « féliciter la partie algérienne pour la réforme constitutionnelle adoptée en février dernier et explore, avec l’Algérie, les possibilités de soutenir sa mise en œuvre effective ».

Alger, intransigeante sur le respect de sa souveraineté 

Autant Bruxelles tient à sa politique de bon voisinage autant le dialogue avec Alger comme partenaire incontournable dans la région souffrait de malentendus, du moins jusqu’à cette date. La mise au point du chef de la diplomatie algérienne au courant de l’année dernière était venu rétablir certaines vérités que l’Europe à fini par prendre en compte. « L’Europe doit tenir compte, dans sa politique de voisinage, des atouts de l’Algérie » avait martelé Ramtane Lamamra à Barcelone, lors de son intervention à la Conférence ministérielle informelle sur la Politique européenne de voisinage (PEV). Mettant en avant les atouts de l’Algérie dont l’Europe doit tenir compte dans l’évaluation de ses relations avec ses différents partenaires méditerranéens, il rappela « l’atout sécurité régionale assurée activement par l’Algérie dans sa lutte anti-terroriste, contre le crime organisé et la pacification de la façade Sahélo-saharienne à travers la médiation », l’Algérie avait-il souligné présente des avantages comparatifs à savoir, sa contribution effective sur fonds propres au processus complexe et coûteux de pacification et de sécurisation de la bande Sahélo-saharienne dont tirent profit les voisins européens en termes de lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la migration illégale, sans oublier les impacts économiques, dont profite les partenaires européens sans oublier « l’approvisionnement sûr et régulier des partenaires européens en énergie et débouchés en tant que premier partenaire commercial ».

Le chef de la diplomatie avait aussi rappelé à l’Europe ses attentes du bon voisinage « son partenaire européen, escompte que la future PEV ne soit pas une fin en soi, mais un instrument qui apporte une valeur ajoutée à l’accord d’association en vue de relever les défis communs de sécurité et de développement dans la région ». Il est « impératif que la PEV, une initiative régionale d’application bilatérale accorde un intérêt particulier à la dimension humaine sous l’angle de la promotion du dialogue culturel et civilisationnel. Outre, la promotion de la circulation des personnes, des idées et la protection des ressortissants des pays tiers légalement établis dans l’UE, devant être pris en compte dans la nouvelle PEV, il est « d’avis également que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et le règlement juste et durable de tous les conflits sont un gage de stabilité et de sécurité dans la région ».