Le siège de la wilaya de Béjaïa
Le budget primitif, le point principal inscrit à l’ordre du jour de cette session ordinaire, n’est pas approuvé.
La situation de crise que vit l’Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa perdure. Pour la deuxième fois consécutive, cette institution n’a pas pu tenir sa session pour débattre de sujets assez importants pour le développement local. Par deux fois, une coalition de partis, sur fond darguments jugés «acceptables», a cru bon de bloquer la majorité FFS aux commandes de cette assemblée. Le FLN, le RCD, deux élus du Forum socialiste et deux autres du RND ont formé une majorité, bien soudée, pour dire halte «à la non-gestion», qui singularise l’APW de Béjaïa, depuis son installation au lendemain des élections locales. Outre le «dysfonctionnement avéré», la coalition des partis d’opposition a relevé «l’inefficacité des commissions dirigées par les élus FFS», exigeant par la même occasion «le changement des trois vice-présidences formant l’exécutif de l’APW. C’était ce point, que l’opposition avait voulu, dimanche dernier, inscrire à l’ordre du jour, n’eut été le refus du président, et ce en dépit de l’arsenal de lois développé par les élus de l’opposition.
Deux heures durant, les deux parties se sont livrées à une bataille juridique articulée autour du Code de wilaya et du règlement intérieur de l’APW, pour faire valoir leurs positions, mais en vain, devant l’entêtement «légitime» des uns et des autres. Même la proposition du P/APW consistant en la programmation d’une session extraordinaire pour le traitement du point lié au remaniement, a été suspectée avant d’être rejetée par l’opposition qui a insisté sur son intégration à l’ordre du jour de la session d’avant-hier.
Du coup, la tension, perceptible déjà d’entrée de jeu, est montée d’un cran. Conséquemment, la session est annulée pour la deuxième fois en une semaine.
Le budget primitif, le point principal inscrit à l’ordre du jour de cette session ordinaire, n’est pas approuvé. L’administration se réserve le droit de puiser 20% pour assurer les salaires des fonctionnaires de la wilaya, des communes et des daïras. Le reste devra attendre. Eu égard à la situation qui prévaut, le risque d’attendre longtemps est plus que présent. Au rythme où vont les choses, le FFS risque même de perdre la présidence de cette institution. Le travail de coulisses a, certes, commencé mais la cohésion affichée par les coalisés reste imperturbable. En attendant, la situation de développement accuse sérieusement le coup, déjà en situation normale l’administration n’a jamais été rappelée à l’ordre quant au retard et au non-lancement des projets structurants, que dire alors dans une situation de crise?
«Nous n’avons nullement l’intention de briguer uniquement des postes de responsabilités mais de mettre fin à une situation de gestion, dont l’ex-majorité a fait preuve pendant plus de deux ans», affirme un élu de la coalition. «L’inaction, à la limite du «je-m-en-foutisme» du FFS doit impérativement cesser pour l’intérêt de la région et de sa population», corrobore un autre élu du FLN, qui soutient mordicus que «notre détermination n’a d’égale que le départ du FFS des commandes de l’APW». Pendant ce temps, le groupe FFS qui reconnaît à demi-mot ses propres failles, désigne du doigt accusateur l’opposition de «privilégier ses propres intérêts sur ceux de la population». «L’opposition cherche à occuper les postes-clés de l’assemblée», nous dit un élu du FFS, qui affiche l’intention de son groupe de ne pas se laisser faire. Jusqu’à quand se poursuivra cette guéguerre? L’avenir très proche nous le dira.