Le bleu de Chine : un héritage chinois au cœur de la culture algérienne

Le bleu de Chine : un héritage chinois au cœur de la culture algérienne
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Note de l’éditeur : Cet article a été repris du site CGTN, vous pouvez trouver la version originale disponible en cliquant ici.

Importé d’Asie dans les années 1950, le bleu de Chine s’est progressivement enraciné dans le quotidien algérien. Aujourd’hui, il incarne à la fois un héritage du travail manuel et une identité culturelle réappropriée par la jeunesse.

Le bleu de Chine, veste bleu profond assortie d’un pantalon en tissu identique, est apparu en Algérie à la fin des années 1950. D’abord importé via les ports et marchés nord-africains, ce vêtement, symbole du travail manuel en Chine, s’est rapidement imposé auprès des artisans, mécaniciens et travailleurs agricoles en raison de sa robustesse et de son coût modéré.

L’indépendance de 1962 marque un tournant. Dans un pays en reconstruction, les entreprises publiques et les coopératives agricoles recherchent des uniformes économiques et durables. Le bleu de Chine, simple et pratique, devient un choix naturel. Dès les années 1970, des ateliers locaux produisent leurs propres versions, adaptées aux besoins des travailleurs algériens. Le vêtement cesse alors d’être un simple import : il s’inscrit dans l’identité visuelle du travail national, tout en conservant sa fonction utilitaire.

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Le bleu de Chine : du symbole discret du travail à un héritage culturel

Si le bleu de Chine reste avant tout un vêtement de travail, il acquiert une dimension culturelle singulière. À Alger, dans les quartiers populaires et sur les chantiers, il témoigne d’une époque où le pays se reconstruisait avec discipline et solidarité. Pour beaucoup, il évoque des souvenirs familiaux, les trajets matinaux d’un père ou d’un oncle partant travailler avec ses outils.

Aujourd’hui, le bleu de Chine connaît une résurgence. Porté par une jeune génération en quête d’authenticité, il apparaît dans les rues, les universités et les marchés vintage, souvent associé à des éléments traditionnels comme la chechia ou la marinière.

Cette réappropriation souligne le désir de renouer avec un patrimoine populaire et l’histoire discrète des influences qui ont façonné l’Algérie. Au fil des décennies, ce vêtement importé est devenu un marqueur identitaire discret mais puissant, symbole d’une culture en mouvement et d’une mémoire partagée.