Le Blé, le maïs et le soja toujours soutenus par les aléas climatiques, le sucre et le café se redressent

Le Blé, le maïs et le soja toujours soutenus par les aléas climatiques, le sucre et le café se redressent

Tout va mal pour les marchés agricoles » résument les analystes de Barclays Capital. Nina, « le phénomène climatique, un temps sec en Argentine, deuxième exportateur mondial de maïs et troisième de soja, et de fortes pluies en Australie, cinquième exportateur de blé » ; affirment-ils.

Cela a induit à soutenir, cette semaine à Chicago, les prix du blé, du maïs et du soja affectés par les aléas climatiques des deux côtés du Pacifique qui ont généré des inondations en Australie et une sécheresse en Argentine.

Les prix du boisseau (environ 25 kg) de maïs et de soja, ont même atteint, lundi, de nouveaux sommets depuis l’été 2008, respectivement à 6,34 dollars et 14,09 dollars, avant de connaître une semaine en dents de scie. Le blé est, quant à lui, monté jusqu’à 8,25 dollars lundi, approchant de son pic de l’été atteint en pleine sécheresse en Russie. Il évoluait alors au plus haut depuis deux ans. La situation en Argentine, qui dure depuis l’été, a poussé les autorités agricoles du pays à réduire nettement leurs prévisions de récolte de maïs cette semaine.  » Il y a eu de fortes pluies, cette semaine et d’autres sont prévues à court terme, mais ce ne sera peut être pas suffisant pour compenser complètement la sécheresse « , explique Bill Nelson, de Doane Advisory Services. En Australie, de terribles inondations ont touché le Nord-Est du pays, faisant craindre au marché que les cultures, pas encore moissonnées, ne voient leur qualité se dégrader. Les intempéries ont par ailleurs fortement perturbé les transports, empêchant la marchandise d’arriver sur les marchés internationaux. Les cours se sont un peu repliés au cours de la semaine en raison du renforcement du dollar, qui rend la production agricole américaine moins attractive pour les pays importateurs.

Le point fort de la semaine à venir sera la publication, le 12 janvier, par le département américain de l’Agriculture d’estimations de production et des stocks pour les États-Unis et le reste du monde. Le boisseau de soja pour livraison en mars s’échangeait, vers 16H30 GMT vendredi, à 13,71 dollars, contre 14,03 dollars une semaine plus tôt. Le contrat de maïs à échéance mars, valait 6,01 dollars, contre 6,29 dollars vendredi prochain. Le boisseau de blé pour livraison en mars s’établissait à 7,87 dollars contre 7,9450 dollars sept jours plus tôt. Parallèlement, sur les marchés londoniens, les cours des matières premières alimentaires ont commencé l’année en ordre dispersé. Le cacao subissant une forte correction, malgré les tensions persistantes en Côte d’Ivoire tandis que le café et le sucre restaient proches de leurs récents records. A noter que la semaine a été écourtée sur le marché à terme londonien, le Liffe, à raison d’un jour lundi 3 janvier au Royaume-Uni. La tendance a par ailleurs souffert, selon des analystes, d’un creux d’activité lié aux célébrations de Noël et du Nouvel An. Les cours de cette matière se sont repliés nettement cette semaine, la producteur en Côte d’Ivoire, premier production mondial de fève brune, ne pâtissant pas pour le moment de la crise politique qui secoue le pays. Les cours avaient grimpé en fin d’année dernière, par crainte que cette crise, qui oppose le président sortant Laurent Gbagbo à son rival Alassane Ouattara, n’entrave l’activité de la filière cacao, vitale pour l’économie ivoirienne.

Mais pour le moment, celle-ci semble peu affectée : l’activité reste soutenue à San Pedro (sud-ouest), premier port d’exportation de cacao au monde, et baromètre de la santé de la filière. Malgré la crise et les violences dans le pays, « l’activité n’a jamais cessé », a assuré à l’AFP Guy Manouan, directeur commercial et marketing du port. « On arrive à exporter le cacao pour l’instant », a confirmé à l’AFP un exportateur installé à Abidjan, l’autre port ivoirien. Ce qui faisait dire aux analystes de Commerzbank que la prévision officielle d’une récolte annuelle de 800.000 tonnes en Côte d’Ivoire « pourrait s’avérer trop basse », « à condition bien sûr qu’une solution consensuelle soit trouvée » à la crise politique. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1913 livres sterling vendredi vers 16H00 GMT contre 2013 livres la tonne pour la même échéance le vendredi précédent vers 11H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mars valait 2863 dollars la tonne contre 3007 dollars pour la même échéance le vendredi précédent. A leur tour, les cours du café se sont stabilisés cette semaine, après leurs records atteints fin décembre, qui avaient vu l’arabica grimper à un sommet depuis 13 ans à New York, tandis que le robusta se hissait à un plus haut depuis l’automne 2008 à Londres. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars ressortait à 2028 dollars vendredi vers 16H00 GMT contre 2077 dollars pour la même échéance le vendredi précédent vers 11H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE, la livre d’arabica pour livraison en mars cotait 233,85 cents à New York contre 238,50 cents la livre pour la même échéance le jeudi précédent. Les cours du sucre ont connu la même situation en se stabilisant, après un début de correction qui avait suivi leur envolée de fin décembre, où ils avaient grimpé jusqu’à 34,77 cents la livre à New York, un record depuis janvier 1981, et jusqu’à 835,80 livres la tonne à Londres, un prix sans précédent depuis le début de la cotation du sucre sur la place britannique en 1987.

Selon les analystes de la maison de courtage Sucden Financial, la correction enregistrée les dernières séances de décembre a été enrayée par un regain d’inquiétudes sur l’offre, en raison des inondations en Australie, qui vont affecter la production locale. « Le sucre fait preuve de résistance » et « les images télévisées des inondations dans le Queensland (nord-est de l’Australie, ndlr) rappellent aux intervenants l’impact des intempéries sur le marché, et les dissuadent probablement de vendre trop fortement le sucre », ont expliqué les analystes.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 777,20 livres vendredi vers 16H00 GMT contre 770 livres pour la même échéance une semaine auparavant vers 11H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 31,63 cents contre 31,62 cents pour la même échéance le vendredi précédent. R. N.