Le BIT appelle à lutter contre, le chômage Trop de jeunes sans emploi

Le BIT appelle à lutter contre, le chômage Trop de jeunes sans emploi

La tenue de la 40e session du congrès arabe du Travail à Alger intervient à un moment où le pays est secoué par des tensions sociales, notamment dans les wilayas du Sud où les jeunes chômeurs diplômés ou non réclament du travail.

Des tensions que les pouvoirs publics semblent impuissants à contenir malgré les différentes mesures prises en leur faveur.



Le chômage, ce fléau qui met à l’épreuve les gouvernements de la planète, demeure une question récurrente en Algérie. Avant-hier, à sa sortie d’audience avec Tayeb Louh, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, le directeur général du Bureau international du travail (BIT), Guy Ryder, évoquant une situation de crise en Europe faisant que le taux du chômage est à 24%, considérera que celui en Algérie évalué à 10% est «malheureusement, aussi trop élevé. Nous pouvons faire mieux pour le réduire». Pour sa part, le DG de l’Organisation arabe du travail (OAT), Ahmed Mohamed Lokmane, a fait remarquer qu’au lendemain du printemps arabe, le chômage dans le monde arabe est passé de 14% en 2010 à plus de 16% en 2013, ajoutant que 20 millions de sans-emploi ont été recensés.

Pourtant, à en croire la version des officiels, celle du ministère du Travail en l’occurrence, le taux de chômage est en nette régression. Il était à 11% en 2010, 10% en 2011 et estimé à 9% pour 2012. Une baisse qui sera expliquée à juste titre par les différents mécanismes de soutien à l’emploi engagés. En outre, autres facteurs que les pouvoirs publics évoqueront, le plan d’action pour la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage à travers l’appui à l’investissement dans le secteur économique qui demeurera «véritablement la seule source créatrice d’emplois», dira à plusieurs reprises le ministre du Travail, la promotion de la formation qualifiante à même de faciliter l’insertion des jeunes dans le monde du travail, et aussi à travers une batterie de mesures incitatives à l’endroit des entreprises favorisant l’emploi de jeunes… Et là, aussi paradoxaux qu’ils soient, au vue d’une réalité où le chômage des jeunes diplômés ou pas se fait quotidiennement sentir et dont les longues listes de l’Anem à travers le territoire national peuvent en témoigner, ces chiffres sont confirmé à quelques différences près par les instances internationales concernées.

Dans ce contexte, en octobre dernier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait affirmé à ce propos que le taux de chômage en Algérie, estimé actuellement à 9%, n’excédera pas ce seuil en 2013. Des chiffres «prouvés» par l’Office national des statistiques, avait-il dit. En termes d’emploi, il avait fait savoir que les postes de travail créés de 2010 à fin juin 2012, estimés à

2 343 510, représentent ainsi près de 83% des 3 millions de postes promis par le gouvernement. Un taux qu’il avait réparti entre 1 249 008 postes créés dans le secteur économique et

1 094 530 dans le cadre du dispositif d’emploi de réinsertion professionnelle. Avançant que le seuil de 3 millions de postes de travail sera atteint et même dépassé d’ici juin 2013, il avait indiqué que les mécanismes relatifs au filet social ont  permis la création de 1 083 935 postes de travail, soulignant dans ce sens l’importance de la promotion de l’investissement en tant que générateur de postes d’emploi. C’est sans doute là où réside toute la problématique des chiffres et du chômage des jeunes Algériens : le filet social, l’aide à l’emploi… Parce qu’employés pour une période limitée, et pour un salaire ou plutôt un pré salaire dérisoire, les jeunes se retrouvent au bout de deux à trois années à la case départ, c’est-à-dire sans emploi. Même sort pour les diplômés qui arrivent à décrocher un CDD (contrat à durée déterminée) dans une entreprise privée, après des années d’attente. D’où la précarité de ces formules d’emploi qui font que le marché du travail restera un terrain difficile à conquérir pour tous ces jeunes.

Les pouvoirs publics ont certes dégagé des politiques d’emploi pour réduire le taux du chômage, mais il reste que les solutions apportées jusque-là n’ont pas répondu, ou pas assez, aux demandes

Par Lynda Naili Bourebrab