Le bidonville de Douar Cheklaoua rasé ,Force est à la loi

Le bidonville de Douar Cheklaoua rasé ,Force est à la loi

Dans la matinée d’hier, le bidonville de Douar Cheklaoua a été entièrement rasé par les bulldozers, sur réquisition de la force publique.

L’éradication de ce site, qui regroupe 36 familles, entre dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire et répond au programme tracé par le nouveau wali d’Oran qui en a fait son cheval de bataille, conformément aux instructions du président de la République.

En effet, tôt le matin, les automobilistes empruntant l’axe Es Sénia-El Barki ont été surpris par des barrages de contrôles les invitant à rebrousser chemin. Les éléments de la Protection civile ainsi que le SAMU étaient en alerte sur les lieux. Un imposant dispositif de sécurité composé de forces anti-émeutes été visible sur les abords du Douar Cheklaoua. L’évacuation totale des lieux a été faite sans heurts et la mission de démolition a pu être menée à bien. Le site ayant déjà fait l’objet d’une démolition, il y a quatre années environ, un nouveau bidonville a été érigé, c’est probablement pour cette raison et se sachant en infraction, que les familles ont choisi d’obéir paisiblement aux ordres des éléments d’ordre public, espérant cependant bénéficier d’une éventuelle opération de relogement. Toutefois, le maire d’Es Sénia, présent sur les lieux, n’a pas évoqué le devenir de ces familles se contentant de déclarer que le site, une fois récupéré, servira d’assiette à des projets liés au lac mitoyen.

De ce fait, les familles touchées n’ont pas manqué d’afficher leur inquiétude et ont décidé de passer calmement la nuit d’hier sur le site, en attendant la suite des évènements. D’autant plus qu’une opération similaire avait touché, il y a quelques semaines, des constructions sauvages dans la forêt de Coca, à la sortie ouest d’Oran. «Nous avons posé des milliers de fois aux autorités concernées de savoir si nous serons relogées, sans avoir de promesse ferme», dira Farsi Houari, un des squatters de Cheklawa.

Le problème des bidonvilles reste posé avec acuité car dès qu’un site est rasé et que ses habitants sont relogés, de nouveaux squatters viennent érigés des constructions sauvages qui enlaidissent la périphérie de la ville, espérant par cette façon d’agir bénéficier d’un logement alors que les instructions du ministère de l’Habitat sont claires : seul le recensement de 2007 est pris comme référence pour l’octroi des logements.

S. Berkeche