Au premier trimestre 2009, le géant russe, Gazprom a vu son bénéfice net fondre de 61% à 2,4 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires progresse, lui, de 2%.
Gazprom rouvre le marché en euros de la dette d’entreprises russes.
E.ON conclut un accord pour un gisement de gaz en Sibérie. L’appétit pour le crédit «corporate» émergent refait son apparition.
ENI s’apprête à céder sa participation dans Gazprom Neft. Le russe Sourgout s’invite chez le raffineur hongrois Mol pour 1,4 milliard d’euros.
Gazprom n’a publié qu’hier ses résultats du premier trimestre clos fin mars.
Le bénéfice net du gazier russe a chuté de 61% à 110 milliards de roubles (2,4 milliards d’euros), un résultat néanmoins supérieur aux 85 milliards du consensus Reuters et aux 75 milliards du consensus Bloomberg.
Le résultat d’exploitation a reculé de 23% à 283 milliards de roubles, notamment sous l’effet d’une progression de 19% des charges d’exploitation à 649 milliards.
Une hausse due à la flambée du coût du gaz acheté, en bond de 174% à 179 milliards de roubles avec l’augmentation des prix du gaz d’Asie centrale et l’accroissement des achats de gaz en Europe.
Les livraisons de gaz à l’Europe via l’Ukraine avaient été fortement perturbées en janvier dernier, avec deux semaines d’interruption, en raison du conflit opposant Moscou et Kiev.
Or, 20% de la consommation de gaz européenne provient de Russie. En revanche, le chiffre d’affaires du premier producteur mondial de gaz a progressé de 2% à 931 milliards, grâce à des prix du gaz plus élevés dans toutes les zones géographiques.
Toutefois, la crise économique et le rebond des cours du gaz ont fortement pesé sur la demande.
Ainsi, les volumes de gaz vendus à l’Europe (47% du chiffre d’affaires global du groupe) ont baissé de 31%.
Cette baisse a néanmoins été plus que compensée par une hausse de prix de 55%.
Sur la région Europe, le prix moyen des livraisons de gaz ont bondi à 13 000 roubles (413 dollars) pour 1 000 mètres cubes, contre 8 400 roubles (266 dollars) un an plus tôt.
Fin juin, Alexander Medvedev, directeur général de Gazprom, anticipait une baisse de 40% des volumes de ventes pour l’ensemble de l’année.
«La perte de change et l’augmentation du prix du gaz acheté, principalement en provenance du Turkménistan, ont été les principaux facteurs affectant le bénéfice», note un analyste d’UniCredit à Moscou cité par de agences de presse.
Avec la chute de la monnaie russe liée à l’entrée du pays en récession, entraînant la réévaluation des emprunts libellés en devises étrangères, la dette de Gazprom a progressé de 17% à 1 191 milliards de roubles fin mars.
Gazprom a également annoncé avoir dépensé 1,67 milliard de dollars au deuxième trimestre pour prendre 55% du capital du pétrolier russe Sibir Energy.
Rafik Elias