Le Baril de pétrole chute sous les 100 Dollars,Coup de semonce pour le prochain Exécutif

Le Baril de pétrole chute sous les 100 Dollars,Coup de semonce pour le prochain Exécutif
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L’Algérie milite pour un baril de pétrole à 100 dollars

La dégringolade des cours de l’or noir, qui ont perdu plus de 4 dollars pour la seule séance de vendredi, sonne comme un avertissement pour l’Exécutif qui sera issu des législatives du 10 mai.

On a bien vu que la manne financière engrangée grâce aux exportations en hydrocarbures, particulièrement celles du pétrole, n’ont pu être d’aucun secours contre la flambée des prix des fruits et légumes, de ceux de la pomme de terre, de la tomate… contre celle des produits de consommation de base (céréales, légumes secs…) ou contre celle de la sardine et des viandes blanche ou rouge en général. Et ce n’est certainement pas les chiffres officiels, indiquant que la croissance hors hydrocarbures s’élève à 6%, qui pourront peser assez lourd pour constituer un début d’embellie.

La performance de ce secteur ne se traduit que par quelques millions de dollars qui ne peuvent être d’aucun secours en cas d’effondrement des prix du pétrole. Pour exemple et pour preuve: on peut citer la facture des importations qui a atteint un record historique en s’élevant au-dessus des 46 milliards de dollars en 2011. Dans un tel contexte, la dégringolade des cours de l’or noir, qui ont perdu plus de 4 dollars pour la seule séance de vendredi, sonne comme un avertissement pour l’Exécutif qui sera issu des législatives du 10 mai.

LG Algérie

A New York, le baril de «Light Sweet Crude» a cédé 4,05 dollars, vendredi, par rapport à la veille, pour clôturer la semaine à 98,49 dollars. Son plus bas depuis le 6 février. Une chute jamais revue depuis le 14 décembre 2011. Il faut rappeler que l’Algérie milite pour un baril de pétrole à 100 dollars. Un niveau qui lui a permis de lancer des chantiers d’envergure (autoroute Est-Ouest, construction de 3 millions de logements…) dans le cadre du projet de développement économique initié par le président de la République, mais aussi de faire face à des augmentations de salaires en série pour lutter contre la détérioration du pouvoir d’achat. Ce qui a eu surtout, pour effet de calmer un front social en ébullition qui demeure, cependant, toujours sous tension. Une conjoncture aléatoire qui démontre à quel point l’économie nationale est fragile. Que faire pour la remettre sur de bons rails? Comment sortir l’économie nationale de sa dépendance par rapport aux exportations en hydrocarbures? La question s’est posée pendant la campagne électorale mais elle n’a pas été son thème central. Ceux qui auront en charge la gestion des affaires de l’Etat devront se pencher malgré eux sur ce problème qui fait de l’économie algérienne une économie que d’aucuns qualifient justement de rentière. Une consonance péjorative qui tend jusqu’ à rendre suspecte toute transaction ou tout autre forme d’action commerciale. Les pouvoirs publics parviendront-ils à faire taire ces rumeurs? Loin de représenter une parenthèse, le problème ainsi posé n’a pour objectif que de rendre plus crédible l’action du gouvernement et des 462 élus qui auront la tâche suprême et l’insigne honneur de faire retentir la voix de ceux qui leur auront accordé leurs suffrages au sein du Palais Zighout-Youcef.

Des voix de candidats et de leaders politiques se sont élevées pendant le marathon électoral qui a duré trois longues semaines pour dénoncer la corruption, l’informel, la spéculation, la bureaucratie, le chômage… tous ces maux qui découlent du caractère de l’économie nationale qui n’a droit de cité que grâce à ses exportations de pétrole. Ce qui a permis à l’Algérie d’engranger une manne financière de plus de 186 milliards de dollars à la fin de l’année 2011 avec une projection pour 2012 estimée à plus de 205 milliards de dollars par le Fonds monétaire international.

La conjoncture économique et géopolitique peut contrarier la poursuite de la course en avant des cours de l’or noir (élections en France et en Grèce et mauvais chiffres pour l’emploi aux Etats-Unis.). «Historiquement, dès que l’économie est affaiblie, les prix du brut s’effondrent», a fait remarquer James Williams, de Wtrg Economics. Un constat qui s’apparente à un avertissement pour le prochain gouvernement de l’après-10 mai 2012…