Les chamboulements dans les hautes sphères du système en ces derniers temps en disent long sur le malaise général et la crise de confiance qui y prédominent.
Ce qui devait passer pour un recadrage, une remise à l’ordre est tombé comme un couperet frappant de limogeage groupé et expéditif beaucoup des fidèles serviteurs du clan au pouvoir.
En plus de remettre en selle ses partis baltaguias FLN/RND /PT /TAJ /MPA acquis à l’allégeance intéressée et prêts à se mobiliser au premier cliquetis de doigt, le système fait semblant de changer ses cartes pour que rien ne change en fait comme il nous a habitué à le voir. Une « révolution » de sérail qui n’en est pas une qui vient nous signifier que l’omerta, la prédation et l’immobilisme dévastateur doivent suivre leur cours par ce changement dans la continuité. Même l’UGTA, sous la houlette de Sidi Said, est devenue un syndicat baltagui et muet, versé dans les discours dithyrambiques y rajoutant à chaque occasion une couche supplémentaire de pommade pour rester dans les faveurs du maitre de céans. Un syndicat qui ne défend en réalité que ses strates à la solde de l’Etat et tout ce que lui dicte son principal employeur, celui qui lui concède ses faveurs, ses privilèges et lui assure sa protection. Un syndicat convié épisodiquement à la table de la tripartite avec ses patrons pour trouver ensemble autour d’un thé aux petits fours, la meilleure formule du moment pour enrouler dans la farine cet enquiquineur de prolétaire algérien qui n’a pas encore été tout à fait achevé.
En parallèle avec le clientélisme et le court-termisme politique propre aux régimes autoritaires s’appuyant sur la corruption et la répression de toute opposition, la tentation du baltaguisme est de plus en plus apparente dans les institutions, les médias, les partis politiques et la société d’une manière générale. Le régime tel que nous le connaissons n’hésitera pas à recruter dans le sous-prolétariat des grandes villes, les « voyous » et les laissés-pour-compte, les fanatiques religieux prêts à tout, pour former ses troupes de baltaguias prêtant main forte aux forces policières pour tabasser et intimider les opposants au système, déclencher des contre-manifestations violentes ou encore organiser des expéditions punitives contre les libertés démocratiques dans notre pays comme cela s’est produit récemment dans la vallée du M’zab ou encore Place Tahrir en Egypte avant la chute de Moubarak.
Khelaf Hellal