Le récent festival national de la chanson Rai organisé à Sidi Bel-Abbès a été marqué dans sa soirée inaugurale par un spectacle de danse animé admirablement par le ballet «Eden» comme pour accompagner cette manifestation et coordonner ses mouvements. Le public a vraiment vibré au rythme de cette chorégraphie où s’entremêlent la modernité et l’authenticité. Et un hommage particulier a été rendu à la promotrice de cette troupe de jeunes dont la création remonte à plus d’une décennie et évoque tout un combat mené par le monde artistique local contre les formes de l’obscurantisme. Une troupe parmi d’autres à l’origine de l’organisation du premier festival international des Danses populaires, c’est-à-dire avant même son institutionnalisation.
Mme Boudouma Zouaouia, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, s’est vraiment dévouée pour la chorégraphie et l’art de la danse en créant, il y a une décennie environ, le ballet qu’elle a dénommé Eden. Elle s’est d’une certaine manière conformée à une tradition comme pour prendre la relève et perpétuer la tradition. Par cette conformité à la tradition, on songe évidemment au ballet de Rachida Reguieg dont la réputation a dépassé les frontières nationales de par la perfection de ses mouvements et le talent de ses éléments à l’image. Et par le prolongement d’une activité artistique, un hommage est rendu tacitement à cette grande dame animant aujourd’hui des émissions au niveau de la station de radio El Bahia.
Curieusement, les deux femmes sont des anciennes sportives d’où ce désir ardent de rester toujours en activité et vivre une passion en dépit de l’hostilité parfois de l’environnement. «J’étais en Espagne lorsque l’idée m’est venue de créer un ballet…», affirme la sympathique Zouaouia qui semble convaincue. Une activité qui dépasse souvent l’aspect culturel puisqu’elle veille sur la récupération, l’éducation et la promotion des jeunes talents. Après un début relativement timide, le ballet, grâce à un travail de recherche et de perfectionnement, s’est forgé pour se frayer un chemin et se produire au niveau national et international, Espagne, Italie, Portugal et Malte, les tournées se multipliaient pour attribuer un statut à ce ballet aujourd’hui vivement sollicité par les organisateurs de manifestations culturelles.
«J’ai un programme assez ambitieux pour l’année 2012 et je compte mobiliser tous les moyens pour sa réalisation. Avec la nouvelle dynamique provoquée au niveau du secteur de la culture, je demeure persuadée de l’aide qui me sera apportée…», enchaîne notre interlocutrice avec foi et conviction comme pour manifester une volonté d’asseoir définitivement les fondements de cet art et de relever un défi. C’est là une parole de femme.
A. B.