Le baccalauréat dans les établissements pénitentiaires: des prévisions de réussite à la hausse

Le baccalauréat dans les établissements pénitentiaires: des prévisions de réussite à la hausse

Les épreuves de l’examen du baccalauréat, abritées par les 40 établissements pénitentiaires du pays, agréés par le ministère de l’Education nationale, se déroulent le plus normalement du monde, a assuré, dimanche à Tipasa, le directeur général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Felioune, prévoyant une hausse du taux de réussite, chez les détenus, pour cette session 2016.

« L’examen ( bac) , organisé par le ministère de l’Education nationale, se déroule normalement, et nous prévoyons une hausse du taux de réussite , comparativement à la session 2015 , au vue de la hausse intervenue dans le nombre des candidats », a révélé Mokhtar Felioune , après avoir donné le coup d’envoi des épreuves , à partir de l’établissement de rééducation et réadaptation de Koléa.

Il a, notamment, signalé la présentation à cet examen d’un détenu de 76 ans, relevant du pénitencier El Bouni d’Annaba.

Au total 3.257 détenus se sont présentés à cet examen dans cinq (5) filières, avec une majorité écrasante dans celle de la littérature et philosophie (3.138 candidats).

L’encadrement des épreuves est assuré par des fonctionnaires du secteur de l’Education nationale, selon les dispositions de la convention signée entre les ministères de la Justice et de l’Education, au moment ou les conditions matérielles et humaines ont été mobilisées par l’administration pénitentiaire.

Dans une déclaration à l’Aps, M. Felioune a signalé la présentation, pour cette session du bac 2016, de 3.257 détenus, dont 100 femmes , contre 2.844 candidats pour la session 2015 , soit une différence de plus 400 candidats Il a expliqué cet engouement croissant pour les examens (dans les trois cycles éducatifs) comme étant un fruit de la politique de reforme de la justice, initiée depuis 2003, soulignant la détermination de son département à consacrer davantage d’efforts en vue d’intégrer un nombre encore plus important de détenus dans des programmes éducatifs et de formation.

Des taux de réussite à la hausse depuis 2003

Une courbe ascendante est imprimée aux taux de participation et de réussite aux examens de fin de cycle depuis le lancement de la mise en oeuvre, durant l’année 2003- 2004, de la politique de reforme de la justice, et ce particulièrement dans le cycle secondaire, où le taux de réussite au bac est passé de 9,75% (soit 13 détenus) en 1999 , à 63,02 %, soit 1519 détenus admis, l’année dernière.

M. Felioune, a souligné que l’amorce du succès de la reforme de la justice a été « particulièrement visible, durant la session 2003-2004, avec l’enregistrement pour la premiere fois d’un taux de prés de 50 % de réussite ».

En effet sur 333 détenus ayant passé leur bac, 151 l’ont obtenu durant cette session 2004, soit un taux de 45,34 % de réussite, contre seulement 69 candidats au bac en 1999, avec seulement 13 détenus bacheliers.

Le directeur général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, a imputé cette hausse du taux de réussite au relèvement du nombre des détenus candidats au bac, qui est un reflet de la réussite de la politique adopté par le ministère de la justice en matière de réinsertion des détenus, a t-il estimé.

A titre indicatif, les détenus ont suivi des cours de soutien assurés par 720 enseignants pour préparer les examens de fin de cycle.

Il a, aussi, cité parmi les autres incitations accordées aux détenu, en vue de les aider dans leur réinsertion sociale, la possibilité offerte aux bacheliers, parmi eux, de poursuivre leurs études supérieurs sur les bancs de l’université, dans la journée, avant de regagner leurs cellules le soir.

Les candidats aux examens bénéficient, également, de séances de préparation psychologique assurées par des psychologues du département pénitentiaire.

Ils sont, au total, 41.410 détenus à suivre des études dans les divers cycles d’enseignement pour la session 2015-2016, dont 32.796 sont inscrits au système d’enseignement à distance, 997 à l’enseignement supérieur et 7.617 à des cours d’alphabétisation, selon un communiqué rendu public, dernièrement, par le ministère de la Justice.