Le bac, et puis après ?

Le bac, et puis après ?
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T out le monde le sait, les chiffres en Algérie ne veulent rien dire et ceux du bac ne dérogent pas à la règle générale. Officiellement, 56,07% des candidats ont décroché leur bachot, un taux de réussite supérieur à celui de l’année dernière où il a été établi à 49,79%. Hormis ce détail, ce pourcentage ne nous renseigne pas plus sur un bac joué sur deux phases. Il faut dire qu’au-delà des statistiques, ce qu’on peut retenir est cette singularité de réussir à faire d’un examen une épreuve de force, le faisant sortir de ses traditionnels rails pédagogiques.

Le bac est devenu en l’espace de deux ans un enjeu sécuritaire, coupant le pays de la planète web. Malgré toutes les mesures prises, l’examen de l’an dernier et celui de cette année sont sortis de l’ordinaire, nous offrant des situations inédites. Une fraude à grande échelle et une deuxième session pour 2016 et une session spéciale pour retardataires pour 2017. Une deuxième couche inutile de l’avis de tous, confirmée par le taux d’abstention qui l’a caractérisée, et n’a eu, en fin de compte, comme utilité que de désavouer publiquement la ministre. C’est dire qu’on patauge en plein bricolage.

Le bac n’étant plus ce qu’il était, sa symbolique ayant été depuis longtemps dévoyée, le temps des constats étant également révolu, le Premier ministre doit impérativement se pencher sur cette question d’autant plus que des réformes promises on n’a pas vu grand-chose. La ministre avait évoqué surtout celle du bac avec une réduction des matières subsidiaires et des jours d’examen mais a dû faire marche arrière comme sur d’autres sujets portés en étendard par son équipe. Les nombreuses critiques qu’elle a essuyées, concernant les manuels scolaires entre autres, n’ont pas eu raison de sa solvabilité et la prochaine rentrée scolaire s’annonce des plus chaudes.

Après 55 ans d’indépendance, des enfants font toujours des kilomètres à pied, un cartable dopé sur le dos, pour se rendre dans une école où le chauffage ne fonctionne pas quand il n’est pas inexistant. Où ils mangent, en guise de déjeuner, un casse-croûte aussi froid que les statistiques nationales. Lorsqu’on ne verra plus ces images, alors venez nous parler de réformes et de réussite au bac.