La salle omnisports du complexe olympique Mohamed-Boudiaf (la Coupole) a failli être trop exiguë, hier matin, à l’occasion de la cérémonie protocolaire qui a précédé l’entame officielle des travaux du 9e congrès du FLN qui a eu lieu dans l’après-midi.
Et pour cause, jamais, en effet, un conclave du vieux parti n’a drainé autant de monde tant la cérémonie était, comme l’a prédit Abdelhamid Si Affif «grandiose».
Il y avait peut-être 5 mille personnes qui s’entassaient dans cette salle et où se mêlaient les congressistes, les «participants» et les invités, venus nombreux, il faut le dire. Et c’est tôt dans la matinée, à 8 h plus exactement, que les portes de la salle, qui a fait peau neuve pour la circonstance, furent ouvertes.
Les organisateurs eurent ainsi toutes les peines du monde à organiser l’entrée des congressistes dans la salle, et ce malgré l’ouverture de trois portes d’accès. De longues files d’attente se formaient alors qu’à l’intérieur de la salle ceux ayant déjà accédé prenaient place.
Beaucoup de ténors du FLN étaient déjà là. Mustapha Lehbiri, directeur général de la Protection civile, tourne tantôt sur sa gauche, tantôt sur sa droite pour saluer de vieilles connaissances.
Abdelkader Hadjar, qui a déserté son poste d’ambassadeur au Caire pour participer à ce congrès, était particulièrement «ciblé» par les flashes des photographes.
Contrairement à son habitude, Abdelkader Hadjar, se tenait sagement sur son siège.
Des ministres en activité et d’anciens ministres, affiliés bien sûr au parti, à l’exemple de Boudjemaâ Haïchour, sont déjà dans la salle, et certains bougent beaucoup et certains « sautent » d’un groupe de cadres à un autre.
Normal, car un congrès c’est aussi les conciliabules en perspective, à l’évidence, des élections pour l’accès au comité central pour lequel une âpre bataille a déjà débuté dans les coulisses. Il est un peu plus de 9h 30 et la salle est aux trois quarts pleine. Les femmes et les jeunes, pour une fois, sont assez visibles parmi les présents.
Dans la tribune réservée aux journalistes l’on guette toujours l’arrivée des invités de marque qui tardent à se manifester.
Chadli Bendjdid, la grande attraction
A l’extérieur de la salle, du côté de la porte d’accès réservée justement aux invités de marque les journalistes sont à l’affût. Et ce n’est qu’à 9h50 que le premier invité de marque descend d’une rutilante voiture noire. C’est l’ex-président de la République et secrétaire général du FLN, Chadli Bendjedid, qui arrive.
Les flashes des photographes crépitent. Abdelaziz Belkhadem, alerté, accourt pour l’accueillir. Très élégant dans son costume gris, l’ex-président, malgré un âge avancé, a encore le pas alerte.
«C’est un sportif, c’est pourquoi il a toujours la forme» remarque Mohamed Cherif Kharoubi, ex-ministre de la Justice et de l’Education, qui devisait avec un autre vieux cadre du parti. Le secrétaire général du RND et néaumoins Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a lui aussi été accueilli à sa descente de voiture par Belkhadem.
Presque tous les membres du gouvernement, même ceux appartenant au RND , ont tenu à marquer de leur présence cet événement.
Mourad Medelci, Abdelmalek Sellal, Khalida Toumi, Abdelhamid Temmar, qui sont sans casquette partisane, étaient également là.
Le secrétaire général de l’UGTA, Sidi Saïd, n’a pas raté lui aussi ce rendez-vous. Du côté des partis politiques, et comme attendu, Bouguerra Soltani, président du MSP et membre de l’Alliance présidentielle, a honoré l’invitation. Comme c’était le cas de la secrétaire générale du Parti des travailleurs.
Louisa Hanoune, que l’on disait en bisbille avec le FLN à cause de son alliance avec le RND lors des sénatoriales, était bel et bien là. Dans la salle, maintenant pleine, Chadli fait son entrée sous des applaudissements nourris.
Il en a été de même lorsqu’à la fin de son discours Belkhadem a demandé à la sale de saluer l’ex-président de la République. La salle a aussi vibré pour le Sahara occidental, la Palestine et le Soudan.
Car, beaucoup de délégations étrangères étaient là. Mais beaucoup d’invités ont brillé par leur absence. Comme les ex-président, Liamine Zeroual et Ahmed Benbella, mais aussi et surtout d’anciennes figures de proue du parti, à l’exemple des ex-secrétaires généraux, Ali Benflis et Abdelhamid Mehri. Preuve en est, peut-être, que le FLN n’a pas encore pu réconcilier tous ses enfants.
Par : Amine Salama