Le 51 de la constitution, un article scélérat

Le 51 de la constitution, un article scélérat

dfefszd-500x2832-500x283.jpgCeux qui ont proposé et cogité ce fameux article 51 de la future constitution, qui interdit l’accès aux fonctions et aux emplois au sein de l’Etat en énonçant que « La nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques » ne sont en définitive que des imbéciles qui ont accouché d’un stupide article qui catégorise les algériens en deux groupes distincts ceux du pays et ceux qui résident à l’étranger.

Ces derniers seraient, selon les initiateurs de cette infamie, moins algériens ou carrément pas algériens au motif fallacieux qu’ils habitent à l’étranger.

Si Mohamed Boudiaf, le père de la Révolution armée et Hocine Ait Ahmed avaient la nationalité du pays d’accueil, le Maroc pour le premier et la Suisse pour le second, ils n’auraient pas pu accéder à ces fameuses hautes fonctions puisque ce ne sont pas de purs algériens en vertu de ce scélérat article.

Les initiateurs de cet article infamant avaient certainement dans leur petite cervelle l’idée que cette disposition constitutionnelle allait barrer la route aux hautes fonctions aux harkis et fils de harkis ou à ceux qui seraient manipulés par des services étrangers. Or ces compatriotes n’auront pas besoin de venir en Algérie pour accéder à ces postes puisqu’ils y sont déjà. En effet, nombre de harkis et fils de harkis, collabos et fils de collabos et autres pions au service de l’étranger ont occupé et occupent de hautes fonctions dont celles de ministres dans pratiquement tous les gouvernements  qui se sont succédés. Nombre d’entre sont mêmes détenteurs d’attestations de moudjahidines ou de fils de chahids.

En effet, ces usurpateurs, ont profité de nombreuses  complicités au sein de l’Administration pour se faire délivrer des attestations d’anciens moudjahidines ou fils de chahids, titres qui leurs ont permis d’occuper des postes de ministres, walis, chefs de dairas, présidents d’APC, directeurs centraux de ministères etc…c’est dire que les raisons qui ont concouru à envisager cet article sont fallacieuses, fourbes et spécieuses.

A l’inverse, Ali Belhadj qui prétend être fis de chahid, Abassi Madani qui avance avoir été moudjahid, Mustapha Bouyali, initiateur du premier groupe armé terroriste, le mouvement islamiste armé (MIA) a été un ancien moudjahid…, pourront ou auraient pu prétendre aux hautes fonctions de l’Etat voire à la magistrature suprême pour avoir été  plus algériens que Abdelhamid Boussouf, Ahmed Benbella, Krim Belkacem, Mohamed Khider, Mohamed Boudiaf, Hocine Ait Ahmed, Omar Boudaoud, Ali Haroun, Mohand Akli Benyounes… qui ont longtemps vécu à l’étranger et qui auraient pu avoir la nationalité du pays d’accueil.

Pendant la guerre de libération nationale, la Fédération de France du FLN, la 7ème wilaya, avait joué un rôle de premier plan tant sur le plan militaire que politique sans que personne ne vienne dénier à ses membres la qualité de nationaliste et patriote.

En quoi les algériens de l’étranger sont-ils moins algériens que ceux restés au pays ? On a bien vu nos compatriotes envahir massivement les consulats lors du vote en 1996 pour élire Zeroual, on les a bien vu en 1999 et bien après participer aux différentes élections, prendre d’assaut les consulats pour se faire établir des passeports biométriques de leur pays, on les a vu sortir massivement dans les rues pour applaudir les exploits des verts en coupe d’Afrique et coupe du monde au point de créer un malaise chez les hommes politiques français qui précisément leur reprochaient d’être restés des algériens malgré leur double nationalité, on les voit tous les ans se rendre par dizaines de milliers dans les agences  de voyages et les aéroports pour rentrer au pays et sans se démentir cette relation se poursuit toute l’année.

En vérité cette double nationalité n’est qu’un tremplin pour faciliter la vie de nos compatriotes dans un pays étranger. Fini les queues et les questions humiliantes dans les préfectures pour renouveler les titres de séjour, avec à la clé la possibilité de se déplacer dans le monde entier pratiquement sans visas, de voter et n’était le mépris des autorités algériennes, leur incompétence et leur courte vue, elles auraient encouragé précisément cette communauté à l’étranger à se constituer en un puissant lobby à même de défendre les intérêts de cette communauté et partant de l’ Algérie.

L’Algérie est une et indivisible et ce postulat induit l’unicité du peuple algérien sur le territoire national ou à l’étranger. Procéder à des divisions et à des catégorisations est tout simplement criminel.