«Le 5 juillet est un stade». Cette phrase a été formulée par un adolescent de 15 ans à peine. Questionné sur ce que représente le 5 juillet, l’adolescent n’a pas tardé à répondre.
Mais on peut dire qu’il était à côté de la plaque. Nous avons interrogé différents profils de la rue algéroise. Le but était de connaître la portée de la date d’indépendance du pays.
Les jeunes de moins de 15 ans ne sont pas vraiment intéressés. Ceux que nous avons approchés, fort nombreux en cette période de vacances scolaires, pensent que «c’est une date comme les autres». «Rien de spécial», diront-ils. Quelques-uns disent que «c’est le jour de la libération du pays après les affres du joug colonial». D’autres déclarent que « c’est la naissance de l’Etat algérien».
«Il n’y a pas d’engouement. Et ceci peut se vérifier.
A croire que le 5 juillet est une date banale», nous affirme un vieil homme en voyant les gamins de son quartier s’exprimer sur le sujet. Chez les 15-18 ans, le 5 juillet gagne de l’intérêt. Peut-être qu’avec les années passées au secondaire, plus de connaissances ont été assimilées. Pour une majorité d’entre eux,
«la date du 5 juillet représente certes le jour de l’indépendance, mais également le jour du basculement de la Révolution vers les luttes internes». Ont-ils reçu une autre lecture de l’histoire ? Chez les jeunes de plus de 21 ans, le 5 juillet est presque sacré. Il l’est encore plus chez les plus de 25 ans.
«C’est la fête de l’indépendance. Le jour qui a mis fin au colonialisme de plus de 130 ans. Nous devrions respecter cette date. Malheureusement, elle n’est pas fêtée comme il se doit», pense Samir. Effectivement, beaucoup de jeunes de moins de trente ans auraient souhaité un défilé militaire sur le grand boulevard ou sur l’autoroute jouxtant la mer. «Ma mère me parlait du cortège militaire sur le boulevard de l’ALN.
Aujourd’hui, je vois sur les journaux la liste des artistes qui ont été invités pour se produire sur scène. Il y a des hommes qui sont morts pour le pays et on laisse n’importe qui chanter en hommage aux martyrs», affirme Djamel. Chez la gente féminine, les impressions ne sont pas les mêmes. Elle donne énormément d’importance à tous les sujets liés à la nation. Beaucoup d’entre elles estiment que «le 5 juillet est la date qui doit réunir le peuple algérien, sans oublier la date du 1er novembre».
B. M.