Le 3e sommet Afrique-Union européenne s’ouvre aujourd’hui en Libye

Le 3e sommet Afrique-Union européenne s’ouvre aujourd’hui en Libye
le-3e-sommet-afrique-union-europeenne-souvre-aujourdhui-en-libye.jpg

Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a quitté hier Alger pour prendre part, à Tripoli (Libye), aux travaux du troisième sommet Afrique-Union européenne, qui se tiendra aujourd’hui et demain. Ce troisième sommet, qui aura pour thème central « l’investissement, la croissance économique et la création d’emplois », interviendra après ceux tenus au Caire et à Lisbonne, respectivement en 2000 et 2007.

L’Algérie affiche ses positions immuables

C’est sur le thème générique portant sur « l’investissement, la croissance et la création d’emploi,» que le sommet, le troisième, entre les deux Unions, européenne et africaine, entame ses travaux à Tripoli. Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, portera haut la voix de l’Afrique, comme dans tous les forums tenus ces dernières années. Outre l’intervention du Président, plusieurs contributions de l’Algérie sont prévues sur nombre de questions.

L’intervention du Chef de l’Etat, présent depuis hier à Tripoli pour prendre part aux travaux du troisième sommet Afrique-Europe qui s’ouvre ce matin, est attendue par les participants et les observateurs. L’Algérie est appréciée sur l’échiquier mondial pour ses positions immuables, mais aussi pour sa politique africaine et son rôle joué dans la défense de la cause du continent. Dans ce sillage, l’intérêt porté à la promotion du partenariat Afrique-Europe est d’autant plus soutenu que l’Algérie est à l’avant-garde de la revendication de plus d’équité dans les rapports internationaux et du droit au développement pour endiguer tous les phénomènes qui favorisent l’instabilité et menacent la sécurité. L’Algérie est, faut-il le souligner, à l’origine de plusieurs initiatives sur des thèmes d’importance liés aux changements climatiques, à l’émigration clandestine, aux réformes des institutions internationales et à la lutte contre le terrorisme. Autant de sujets sur lesquels l’Afrique parle aujourd’hui de la même voix. Chef de file, en matière des mécanismes de concertation, notamment en ce qui concerne la paix et la sécurité, l’Algérie plaide pour une approche ciblant comme objectif du partenariat entre les deux continents, une contribution effective des pays de l’Union européenne dans l’accompagnement de l’Afrique dans son développement. Aussi l’Algérie soutient-elle que seul le développement est à même de permettre d’endiguer le phénomène de l’émigration clandestine.

Ce troisième sommet sur lequel se fondent beaucoup d’espoir pour la promotion du partenariat entre les deux continents et la réalisation du développement de l’Afrique en quête de stabilisation tiendra-t-il toutes ses promesses ? Toujours est-il que cette troisième édition du sommet revêt une importance particulière dans cette conjoncture marquée par les effets de la crise financière et économique mondiale et la persistance du phénomène terroriste ainsi que l’envergure que prend la problématique de l’émigration clandestine et la propagation des épidémies dans plusieurs régions du monde. Si le thème générique sur lequel planche la rencontre semble véhiculer de l’ambition, il n’en demeure pas moins que la dynamique que l’on veut imprimer au partenariat entre les deux continents est quelque peu contrariée par la récurrente problématique du financement.

A l’exception du segment paix et sécurité, les pays africains ne se leurrent plus quant à la lisibilité des sommes avancées beaucoup plus pour les dividendes engrangés par les pays de l’Union européenne, à l’ombre des effets d’annonce, sans pour autant qu’ils ne tiennent leurs engagements, entreprise, d’ailleurs difficiles à vérifier. Pour rester dans la problématique du financement, 50 milliards de dollars, c’est la somme allouée dans le cadre du plan triennal qui sera adopté, mais l’on sait d’ores et déjà que le segment « changements climatiques » se taille la part du lion de cette enveloppe pour concrétiser les engagements tenus lors du sommet de Copenhague. Ces dernières années, les analystes ont constaté les efforts consentis par l’Afrique, en témoignent la croissance allant crescendo et le processus de démocratisation progressif dans nombre de pays du continent. L’Algérie, dont l’expérience est érigée en modèle, milite pour la consolidation des processus électoraux. Les travaux du sommet devront déboucher sur l’adoption d’un plan d’action pour les huit partenariats à l’ordre du jour des débats. Aussi une déclaration sur les changements climatiques sanctionnera les travaux.

S. L.