Le 3e mandat du président remis en cause au Niger

Le 3e mandat du président remis en cause au Niger

La Cour constitutionnelle du Niger a annulé vendredi le décret présidentiel qui convoquait le corps électoral le 4 août prochain pour un référendum sur une nouvelle Constitution qui aurait permis au président Mamadou Tandja de se présenter pour un troisième mandat.

« La cour a déclaré la requête recevable, annule le décret du 5 juin 2009 portant convocation du corps électoral pour le référendum sur la Constitution de la 6e République », a lu le député Sanoussi Jackou. Cette requête avait été présentée par des partis d’opposition et des ONG. Selon la Constitution, l’exécution des arrêts de la plus haute juridiction nigérienne sont contraignants et s’imposent au chef de l’Etat. Ils ne sont pas susceptibles d’appel. Le 5 juin, le Conseil des ministres avait fixé au 4 août la tenue du référendum sur une nouvelle Constitution, souhaité par le président Mamadou Tandja, 71 ans.

Ce dernier, au terme de son deuxième quinquennat successif, qui s’achève le 22 décembre, doit céder le pouvoir selon la Constitution actuelle. Le 25 mai, la Cour constitutionnelle nigérienne avait déjà émis un avis défavorable à un tel scrutin. Dès le lendemain, M. Tandja avait dissous le Parlement. En dépit de cet avis, il avait également signé quelques jours plus tard le decret fixant le scrutin au 4 août, estimant que cet avis ne s’imposait pas à lui. Les alliés du président avaient dans un premier temps tenté de « rallonger » le second mandat de trois ans, pour contourner l’obstacle. Comme cette stratégie n’a pas fonctionné, l’idée de changer la Constitution s’est imposée, mais s’est rapidement heurtée à une franche hostilité tant de la société civile que des partis politiques et du pouvoir judiciaire.