Le 23 février 1957, arrestation de Labi Ben M’hidi, Conversation avec Bigeard dans le bureau de ce dernier

Le 23 février 1957, arrestation de Labi Ben M’hidi,  Conversation avec Bigeard dans le bureau de ce dernier
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e 23 février 1957, arrestation de Labi Ben M’hidi ,Conversation avec Bigeard dans le bureau de ce dernier :

Bigeard : Pour gagner il faut que vous soyez solidaires et unis, entre Algériens. C’est loin d’être le cas. Il y a beaucoup de désaccords dans vos rangs. Le peuple no plus n’est pas tout entier derrière vous.

Ben M’hidi : Tout va rentrer dans l’ordre. Les questions de personnes ne comptent pas. Le FLN a ouvert la porte aux autres partis pour constituer un seul front. Le caractère démocratique sera essentiel demain pour le pays et a commencé aujourd’hui au sein du FLN.

LG Algérie

Bigeard : Mais votre démarche ne fonctionne pas. Vous demandez aux divers partis d’abandonner leur identité. C’est impossible. Et le problème entre Berbères et Arabes, qu’en faites vous ?

Ben M’hidi : Les rivalités arabo-berbère ne comptent pas. Seule compte une Nation algérienne libre et démocratique. L’exécutif agit pour le peuple et devra agir, une fois le pays libéré avec et par le peuple avec toutes ses composantes, sinon pas de salut pour la Nation. Il faut rendre la population algérienne unifié et libre, même si c’est malgré elle. Et ça, nous avons commencé à le faire.

Bigeard : Vous êtes un idéaliste. Vous savez bien que la population, quand elle vous suit, le fait sous la pression.

Ben M’hidi : La guerre couvre l’ensemble du territoire et toute la population doit y participer. C’est son avenir de liberté qui est en jeu.

Bigeard : Je comprends votre lutte, lui dis-je, mais je ne peux pas admettre de vous voir massacrer par les bombes des femmes, des jeunes filles, des gosses qui meurent à cause de vous ou qui survivent les jambes ou les bras arrachés.

Ben M’hidi : C’est vous qui en êtes responsables, répond-il. Il est temps que la minorité européenne reconnaisse notre droit à la liberté. Que la France quitte l’Algérie, et tout cela s’arrêtera. Une bombe, au fond vaut mieux que cent discours. Les combats dans le Djebel, personne ne s’en préoccupe, mais une bombe au coeur d’Alger, ça fait la une dans tous les journaux, à Paris, New York ou Moscou. La lutte armée n’est pas une fin, c’est simplement un moyens de parvenir à nos buts.

Bigeard : m’expose sa théorie avec un courage qui force le respect.

Le 5 mars 1957, Ben M’hidi est lâchement assassiné par les paras.

( extrait du livre  » ma vie pour la France  » le livre testament du général Bigeard ). Allah yerham echouhadas.

Merci à Mr Nacer Boudiaf d’avoir partagé cet extrait sur son mur.