Depuis les années 1830, le militarisme français place un orgueil démesuré dans cet « empire » qui s’étend sur presque 13 millions de km2 (sans la métropole). En 1940, les troupes françaises sont écrasées par l’armée nazie. Pour maintenir les « colonies » dans le giron de la France libre le gouvernement français opte pour la loi du plus fort, au prix de massacres que l’on peut qualifier de crimes de guerre. Du 8 au 22 Mai 1945, les massacres d’Algériens à Sétif, Guelma… rendent inéluctable la Guerre d’Algérie.
L’Algérie constitue le principal point de fixation de cette guerre entre colonialistes et indépendantistes. De 1954 à 1958, les gouvernements de la 4ème république investissent des forces considérables pour imposer « l’Algérie française ».
L’armée ne réussit pas à éradiquer la révolution algérienne armée, fait appel alors aux réseaux gaullistes pour réussir son coup d’état en mai 1958 aboutissant au retour au pouvoir du général de Gaulle le 1er juin 1958. De 1958 à 1960, conformément à ses engagements de mai 1958, le gouvernement du général de Gaulle intensifie la guerre en Algérie multipliant ratissages, camp de concentration des populations, torture et « corvées de bois ». Pourtant, le Front Algérien de Libération Nationale continue un combat de plus en plus sanglant. En 1961, la France doit choisir son avenir. Peut-elle rester un pays colonial, fort de son armée et des profits tirés des territoires exploités ? La seule réponse rationnelle : c’est non ! Depuis 4 ans, l’armée française a tout fait pour écraser les indépendantistes algériens (de l’engagement de centaines de milliers d’appelés à la torture largement pratiquée). Mais elle ne réussira pas, car le FLN existe toujours et la pression internationale s’accentue en sa faveur. Les généraux français attachés au maintien du statut colonial de l’Algérie savent que le temps joue contre eux. En 1959, le grand Charles, fait un pas en arriéré et parle d’autodétermination, ce qui poussent les activistes Algérie française a déclenché la semaine des barricades en janvier 1960 mais, ils se retrouvent isolés, battus. Le 8 janvier, De Gaulle soumet à referendum la possibilité d’autodétermination des populations algériennes. 75% des électeurs répondent oui, 25% de non. En février 1961, l’OAS (Organisation Armée Secrète) est créée par Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, deux anciens leaders de la semaine des barricades. Leur programme fascisant symbolise la radicalisation et la droitisation du combat pour l’Algérie française. Le 30 mars, le gouvernement français et le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) annoncent l’ouverture d’une négociation directe.
LE 22 AVRIL 1961, LE PUTSCH DES GENERAUX ET L’INTERVENTION TELEVISEE DE ‘’ DE GAULLE’’
En ce 22 avril, Radio Alger diffuse un appel très clair au soulèvement contre Paris : » L’Algérie française n’est pas morte. Il n’y a pas et il n’y aura pas d’Algérie indépendante. » Le général Challe, chef du putsch militaire, parle :« je suis à Alger avec les généraux Zeller et Jouhaud et en liaison avec le général Salan pour tenir notre serment : garder l’Algérie… Un gouvernement d’abandon […] s’apprête aujourd’hui à livrer définitivement l’Algérie à l’organisation extérieure de la rébellion. […] L’armée ne faillira pas à sa mission. » Les parachutistes se rendent maîtres des points stratégiques (Gouvernement général d’Alger, Hôtel de ville, Aéroport…). Les généraux opposés au putsch sont arrêtés et placés en résidence surveillée. L’OAS prend en charge le lien entre « commandement militaire » et population civile. La nouvelle du putsch se diffuse assez rapidement dans la matinée du 22 avril 1961, des groupes de défense républicaine se forment un peu partout, la Confédération Générale du Travail réclame des armes, les syndicats décident d’une heure de grève nationale et la presse signalait les risques évidents de guerre civile. Mais , le tournant majeur dans cet épisode du putsch des généraux, c’est sans aucun doute, l’intervention télévisée du général de Gaulle le soir du 23 avril. « Un pouvoir insurrectionnel s’est établi en Algérie par un pronunciamiento militaire…ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite…ce quarteron possède un savoir-faire expéditif et limité…leur entreprise conduit tout droit à un désastre national. Au nom de la France, j’ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer partout la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. J’interdis à tout Français et, d’abord, à tout soldat de n’éxécuter aucun de leurs ordres. Françaises, Français ! Aidez-moi ! » En Algérie, les généraux putschistes bénéficient du soutien de quelques dizaines d’officiers Cependant la majorité des régiments ne soutient pas la rébellion militaire, la marine et l’aviation encore moins. Dès le soir du 25 avril, le général Challe demande aux chefs des unités ayant participé à la tentative de coup d’état de regagner leurs cantonnements. Tout est fini.
Riad