Cette soirée peut parfois être aussi l’occasion d’annoncer des fiançailles ou un futur mariage.
On l’appelle faussement «leilat ennass», c’est-à-dire la veille de la «moitié» du mois de jeûne du Ramadhan. C’est une soirée généralement choisie, qui pour marquer le premier jour de jeûne d’un enfant, qui pour demander la main d’une jeune fille, qui pour circoncire un enfant, bien que le 27e jour soit plus choisi car mieux approprié avec l’anniversaire de la Révélation du Coran au prophète Mohammed (Qsssl). Elle peut aussi être choisie pour des fiançailles ou encore pour commémorer l’anniversaire d’un acte religieux d’importance.
C’est aussi l’occasion religieuse, ancrée dans les moeurs algériennes, de faire une offrande symbolique (m’hiba) à une fiancée, un geste digne et fort apprécié. Cette soirée peut parfois être aussi l’occasion d’annoncer des fiançailles ou un futur mariage… Enfin tout est le bienvenu pour faire la fête, s’amuser, se réjouir et… s’empiffrer (de plus belle encore) de gâteaux aux amandes et mielleux à souhait pour ceux qui ne craignent point les conséquences de santé après ces écarts de gloutonnerie irresponsable.
Cependant, pour des raisons diverses, dont par exemple un calendrier chargé ou tout autre rendez-vous important, certaines familles optent pour la date de «leilat ennass» qui n’est point la «mi-Ramadhan» mais simplement la veille du quinzième jour du Ramadhan, vu que celui-ci peut durer moins de 30 jours, c’est-à-dire parfois 29 jours seulement, selon l’observation de la Lune dont l’apparition est bien capricieuse, et tant attendue, en ces fins de mois de jeûne. Les visites familiales se multiplient en cette soirée. Elles donneront l’occasion à nombre de jeunes filles de se «faire admirer» sous leurs plus beaux atours, ce, sous l’oeil vigilant de la maman qu’elle accompagne.
Celle-ci aura déjà ciblé la famille à visiter et elle-même donné des «instructions» à sa fille quant à sa tenue à table, sa façon de sourire, d’écouter et de regarder autour de soi….tout un scénario à exécuter avec grâce et élégance. Ailleurs en ville, diverses cérémonies sont organisées pour le plaisir d’un public plutôt, il faut l’admettre, fatigué par 15 jours de privations et d’économies forcées face à la cherté de la vie en ces temps de vaches maigres où tous les prix ont augmenté à vau-l’eau.
Même les promeneurs traînent le pas par lassitude habitués à «du déjà-vu» à travers la ville qui n’offre plus ce qu’on attend d’elle, aujourd’hui que les canaux de télévision mondiale ont envahi les foyers avec leur cohorte de programmes montrant ce que les gens ont «envie» de voir. Dans certains quartiers populaires, des soirées d’amateurs s’improvisent ici et là permettant quelquefois, souvent même, aux jeunes de ne pas se déplacer loin de leur domicile pour «prendre son pied» dans sa «houma».