L’axe Alger-Doha se renforce, Des accords en acier

L’axe Alger-Doha se renforce, Des accords en acier
laxe-alger-doha-se-renforce-des-accords-en-acier.jpg

Le ministre qatari des Affaires étrangères, Khaled Ben Mohamed Al Attiya

Le nuage d’été induit par le printemps arabe fait partie du passé. Entre l’Algérie et le Qatar c’est désormais la lune de miel.

Ce dégel s’est traduit au double plan politique et économique. Les visites politiques défilent et les contrats d’investissements se multiplient. De sources diplomatiques, on a appris que le ministre qatari des Affaires étrangères, Khaled Ben Mohamed Al Attiya, sera à Alger dans les prochains jours. Mercredi dernier, le président Bouteflika a reçu à Alger le ministre d’Etat qatari aux Affaires de défense, le général-major Hamad Ben Ali Al Attiyah.

Un déplacement qui intervient après celui effectué par le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, au début de février dernier à Doha. Ces visites succèdent à celle effectuée le 5 avril 2014 à Alger par l’Emir de l’Etat du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani. A ces visites politiques s’ajoute un appui diplomatique du Qatar à la démarche algérienne notamment dans la région.

LG Algérie

Aussi, le vice-ministre qatari des Affaires étrangères chargé de la coopération internationale Mohamed Ben Abderrahmane Ben Jassem Al Thani a réaffirmé, lundi dernier, à Alger, le soutien de son pays aux efforts de l’Algérie pour le règlement de la crise en Libye et au Mali.

Dans une déclaration à la presse, à l’issue de l’audience que lui a accordée le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, le responsable qatari a indiqué avoir examiné «certaines questions politiques et réaffirmé le soutien permanent du Qatar à l’Algérie». Au ballet diplomatique s’ajoutent les projet économiques et à ce niveau, c’est de l’acier. Un contrat portant réalisation du complexe sidérurgique de Bellara, dans le cadre d’un partenariat algéro-qatari, a été signé jeudi dernier, à Jijel au cours d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb.

Les documents ont été signés par MM.Hasnaoui Chiboub, président du conseil d’administration d’Algerian Qatar Solb (AQS) et Gian-Pietro Benedetti, président du groupe industriel italien Danieli, chargé de la construction du complexe. Ce contrat vient réanimer un projet laissé en jachère pendant 40 ans!

L’entrée en production de cet ensemble industriel devant produire annuellement, dans une première phase, deux millions de tonnes d’acier pour doubler sa production à l’horizon 2019, au titre d’une seconde phase.

Ce complexe, destiné à «répondre aux besoins du pays en matière de produits sidérurgiques», ambitionne même d’exporter le surplus. Ainsi, le complexe de Bellara fera de Jijel une nouvelle plate-forme industrielle, après celle d’El Hadjar (Annaba).

Ce complexe, à réaliser en partenariat entre le groupe algérien Sider, qui détiendra 51% des parts, et son homologue qatari Qatar Steel (49%), permettra également de créer 3000 emplois directs et indirects. Il s’agit du plus important projet d’investissement entre l’Algérie et le Qatar, a-t-on indiqué.

Ce chassé-croisé politique, militaire et économique ne laisse pas indifférent. Depuis une année, une véritable dynamique s’est enclenchée et une action commune à l’international n’est pas exclue.

Cette perspective s’est dégagée, il y a de cela une année, quand le ministre qatari de l’Economie et des Finances, Youcef Hussein Kamal, en viste à Alger a affirmé que l’Algérie et le Qatar voulaient créer un fonds commun pour la réalisation de projets mixtes à l’étranger.

«Au regard de notre expérience en matière d’investissement à l’étranger, nos frères algériens ont manifesté le désir de créer un fonds commun avec nous, pour des projets d’investissement à l’extérieur du Qatar et de l’Algérie», a-t-il déclaré.

La nature de ce fonds commun, son montant, son fonctionnement et les pays cibles de ces investissements communs ne sont pas encore définis mais le projet risque de bousculer des lobbys de la finance internationale en ces moments de crise à travers le monde.

A ces investisemnts, il convient d’ajouter l’opérateur de la téléphonie mobile Ooredoo qui vient de fêter ses 100 millions d’abonnés… ce qui n’est pas rien.