L’axe Alger-Bamako se porte bien et s’est «considérablement renforcé», grâce à une coopération bilatérale diversifiée et soutenue entre l’Algérie et le Mali, a affirmé, hier, le président Amadou Toumani Touré.
«L’axe Alger-Bamako se porte bien et je dirais même qu’il s’est considérablement renforcé», a déclaré à la presse le chef de l’Etat malien à l’issue des entretiens qu’il a eus avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.Se félicitant de la qualité des relations bilatérales et du volume des échanges entre les deux pays, le président Toumani Touré a salué «l’engagement fort» de l’Algérie à «accompagner le Mali dans son développement, particulièrement dans les régions Nord».Evoquant le volet de coopération, il dira que les deux pays ont accompli des «avancées extrêmement importantes». «Nous allons, grâce à l’expertise algérienne, commencer les premiers forages pour la recherche de pétrole au Mali», a-t-il dit, soulignant par ailleurs que dans le domaine des infrastructures, l’Algérie «a beaucoup aidé le Mali», citant notamment le projet de la route Tamanrasset-Gao. Le président malien a exprimé, en outre, le vœu de voir les deux pays dégager des voies de coopération pour trouver des solutions au problème d’alimentation en gaz qui se pose au Mali.
Au plan sécuritaire, le chef de l’Etat malien a indiqué avoir analysé «de manière assez approfondie», avec le président Bouteflika, la situation dans la bande sahélo-saharienne qui, a-t-il souligné, «nous préoccupe de plus en plus». «C’était déjà une région faible avec des menaces multiples et beaucoup de difficultés, mais aujourd’hui, il y a une nouvelle donne. On parle beaucoup plus de la présence de groupes organisés et lourdement armés à la suite des derniers événements survenus en Libye», a-t-il observé. «La situation devient donc de plus en plus préoccupante et je pense qu’en pays voisins, nous partageons la même vision sur cette question», a ajouté le chef de l’Etat malien.Le président Toumani Touré a, par ailleurs, tenu à rendre hommage au président Bouteflika, «le plus malien des Algériens et le plus algérien des Maliens», qu’il a qualifié de «grand panafricaniste». «A chaque fois que je rencontre le président (Bouteflika), nous évoquons l’Histoire du Mali et il me parle d’une page de cette histoire que je ne connais pas», a-t-il indiqué. «Je lui ai posé des questions sur une page extrêmement importante (de cette histoire) à laquelle il avait pris part lorsqu’on l’appelait Si Abdelkader El Mali, alors qu’il était responsable du front Sud» durant la guerre de Libération algérienne, a-t-il encore précisé.Cette déclaration fait suite à la signature, hier, entre l’Algérie et le Mali, d’une «feuille de route» relative à plusieurs domaines de coopération bilatérale, à savoir l’énergie et les mines, l’industrie, les collectivités locales, les ressources en eau, les travaux publics, la santé et la sécurité sociale. Autant de secteurs relatifs au volet économique de la coopération entre les deux pays, qui figurent au menu de la visite officielle en Algérie du président malien.La coopération entre les deux pays s’est soldée ces derniers temps, par la signature d’une série de contrats, dont le dernier porte sur la vente, pour la seconde année consécutive, de matériel à usage de logistique à l’armée malienne, pour un montant de 2 millions de dollars.
D’autre part, l’Algérie a assumé, à plusieurs reprises, un rôle de médiateur entre le gouvernement malien et les mouvements de rébellion touareg, en abritant des pourparlers entre les deux parties qui se sont conclus par la signature, en 2006, de l’accord d’Alger.
A. R