L’avidité de certains membres influents de l’opep, Bouchouareb dénonce à partir de Davos

L’avidité de certains membres influents de l’opep, Bouchouareb dénonce à partir de Davos

« L’Algérie appelle à la raison l’ensemble des pays producteurs du pétrole, tout comme elle appelle les producteurs hors Opep à considérer toute la gravité de la situation et s’engager à contenir leurs productions pour permettre à l’industrie pétrolière une évolution plus harmonieuse », a affirmé aujourd’hui à Davos (Suisse), le ministre de l’Industrie et des mines Abdesselam Bouchouareb lors du Forum économique mondial de Davos (WEF).

Lors de son intervention M. Bouchouareb s’est attardé sur l’importance de se concerter pour corriger les déséquilibres du marché mondial, expliquant, à ce propos que « les prix du pétrole ne peuvent être livrés au seul libre jeu des lois du marché, ni subir sans contrôle les logiques boursières spéculatives sur le long terme car les prix du pétrole engagent et déterminent les équilibres énergétiques futurs ».



La tendance baissière des cours des prix du pétrole, provoquée par la surcroissance de l’offre et l’émergence des énergies non conventionnelles, ne peut être révisée, selon Bouchouareb, si le marché pétrolier ne sera pas doté d’instruments et dispositifs internationaux de régulation qui prennent en compte les logiques de long terme qui sous-tendent cette industrie.

Devant l’absence de ces instruments, M. Bouchouareb s’est interrogé sur la manière de « prémunir cette industrie, vitale à l’économie mondiale, des crises dommageables pour tous ». Il a saisi cette occasion pour dénoncer l’attitude de certains pays influents de l’Opep qui ont noyé le marché et poussé les prix à des niveaux très bas.

Sans les nommer, M. Bouchouareb a souligné que « ces pays ne semblent pas être en mesure de conduire les productions concurrentes à disparaître du marché de manière significative et dans des délais acceptables », expliquant, par ailleurs, que ces mêmes pays «compromettent d’autre part, gravement, les efforts de développement des pays producteurs. Cette conduite, a-t-il souligné, est vouée à l’échec avec des conséquences désastreuses tant pour les pays producteurs que pour l’économie mondiale.

« La guerre des prix menée par certains pays influents de l’Opep ne nous semble pas en mesure de rétablir un équilibre dans l’industrie pétrolière mondiale, tout comme elle apparaît porteuse de risques de déflagration grave pour l’économie mondiale », a-t-il averti soulignant que la conjoncture économique internationale est caractérisée par un ralentissement de l’économie mondiale, soit un taux de croissance de 3% pour 2014 et 3,8% pour 2015 ».

A cet égard, l’Algérie, dira M. Bouchouareb, appelle les pays producteurs de pétrole, membres et non adhérents à l’Opep à la raison et à considérer toute la gravité de la situation.

Samira Bourbia