L’avant projet de loi sur la santé : quelles avancées ?

L’avant projet de loi sur la santé : quelles avancées ?

L’avant projet de loi relative à la santé suscite déjà des réactions et des hostilités de la part des syndicats et des médecins. Ce texte de loi – tant attendu- regroupant 470 articles, vient fixer les dispositions ainsi que les principes fondamentaux en matière de santé. Des principes et valeurs trop souvent bafoués.

Dans ce nouveau texte de loi relative à la santé? rien n’a été laissé au hasard, après les principes et dispositions générales, l’avant projet de loi s’attaque à la protection et la prévention en matière de santé. Ce volet traite diverses maladies à savoir celles qui sont transmissibles, ou non transmissibles, les maladies à propagation internationale…

Par ailleurs, ce même volet fait la promotion d’une vie saine. Il est question alors de lutte contre le tabagisme, l’alcoolisme, la toxicomanie…, de promotion d’un mode alimentaire sain, ainsi que l’adoption d’une activité sportive quotidienne.

Cependant  aucun article de loi ne parle de ces fameux compléments alimentaires, protéines industrielles et whey, fabriqués ou importés sans le moindre contrôle. Ces produits – nocifs -sont de plus en plus consommés par les jeunes Algériens de 19 à 30 ans  dans le but de prendre de la masse musculaire.

Dans un second volet, le projet de loi relative à la santé traite un sujet plus que sensible dans notre société: les troubles mentaux et les maladies psychologiques.  Désormais les personnes atteintes de pathologies psychiatriques n’erreront plus dans les rues sans prise en charge et sans soins. En effet, trois chapitres sont consacrés à la structure de la prise en charge,  l’hospitalisation, la mise en observation  et l’examen psychologique des malades. Enfin, les adolescents, les personnes âgées, les personnes en difficultés,  n’ont  quant-à eux pas été marginalisés, puisqu’un programme spécifique de santé a été élaboré prenant en charge tous les cas cités auparavant en leur assurant la prise en charge et les soins nécessaires.

Si les syndicats ainsi que les professionnelles de la santé ont rejeté ce nouveau texte de loi, c’est parce qu’il remet en cause et redéfinit toutes les conditions  et les régles d’exercices des médecins. Le présent texte revoit également le fameux service civil tant redouté par les futurs médecins. Les médecins spécialistes ayant fini leur formation ne peuvent exercer leur profession sans avoir effectué le service civil. Avant, les médecins spécialistes pouvaient se libérer du service en réussissant au concours de maîtrise. Chose qui ne sera plus possible si l’article 206 de la nouvelle loi de santé est adopté tel que proposé par le ministre de la Santé. Enfin, L’affectation des médecins spécialistes dans le cadre du service civil se fait sur tout le territoire national, selon les besoins des structures de santé de chaque région. La durée du service civil dépend aussi des besoins de chaque région.

Le don du sang, la transplantation d’organes, de tissus et de cellules humaines ( la greffe),  l’assistance médicale de procréation, l’interruption volontaire de grossesse et les études cliniques ont eux aussi été étudiés dans ce texte de loi, qui sollicite à chaque acte médicale le consentement libre et éclairé du patient. Ces questions ne sont pas encore d’actualité, mais elles créeront à coup sûr la polémique -à leur tour- le temps venu. La question qui reviendra certainement, est celle de l’interdiction ou l’autorisation de ces pratiques médicales par l’islam.

Ces réformes sont couronnées par la création d’un observatoire national de la santé chargé d’éclairer les autorités sanitaires sur toutes les questions inhérentes à la santé, une fois ces nouvelles réformes bien expliquées et leur mise en œuvre bien appliquée, elles doivent permettre aux citoyens de bénéficier d’une offre de prestation correspondant à leurs besoins de santé.

Amziane Yasmine