L’homme abattu venait d’ouvrir le feu sur les forces de l’ordre, a précisé la police, qui “cherche désormais à savoir si la personne pourrait être derrière les fusillades” de samedi dans un centre culturel et près de la synagogue de Copenhague.
Hier avant l’aube, un homme, que la police danoise considère être le seul auteur de deux attaques meurtrières à Copenhague, ouvre le feu sur des policiers surveillant un logement dans le quartier populaire de Norrebro. En répliquant, la police le tue. L’homme abattu venait d’ouvrir le feu sur les forces de l’ordre, a précisé la police, qui “cherche désormais à savoir si la personne pourrait être derrière les fusillades” de samedi dans un centre culturel et près de la synagogue de Copenhague. “À un moment donné, une personne qui pourrait être en lien avec l’enquête est arrivée sur place”, a expliqué la police.
Quand les agents l’ont apostrophé, “il a ouvert le feu”. Aucun policier n’a été blessé. La chef du gouvernement danois, Helle Thorning-Schmidt, a félicité immédiatement la police pour son travail et a rappelé que “personne ne doit pouvoir impunément attaquer la société danoise ouverte, libre et démocratique”. Reste à savoir maintenant s’il s’agit d’une simple coïncidence ou agenda calculé. Le Danemark a été touché de plein fouet par la vague de terrorisme, alors que rien ne prédestinait ce pays à connaître des fâcheux événements d’une telle ampleur.
Deux fusillades ont éclaté samedi, dans un centre culturel et une synagogue faisant deux morts civils et cinq blessés policiers, ayant eu lieu à quelques heures d’intervalle.
Ces attentats, qui viennent apporter la preuve indiscutable du caractère transfrontalier du terrorisme, sont survenus à l’occasion d’un débat dédié à l’islamisme et à la liberté d’expression, en mémoire des attentats de Charlie hebdo en France.
La présence au centre culturel, d’un artiste qui a caricaturé le messager Mohammed (QSSSL), en l’occurrence, Lars Vilks, a renforcé la conviction chez les Danois, de la piste terroriste, alors que l’identité des auteurs de ces attaques meurtrières était inconnue. Premier attentat : un homme armé d’un pistolet-mitrailleur tire plusieurs dizaines de fois sur les participants à un débat au centre culturel Krudttonden, dans un quartier aisé du nord de la capitale danoise.
Le débat, qui s’intitule “Art, blasphème et liberté”, se tenait sous protection policière puisque l’un des principaux participants est l’artiste suédois auteur en 2007 d’une caricature de Mohammed (QSSSL) qui lui a valu une tentative d’assassinat. Au bout d’une demi-heure, l’assaillant arrive et une fusillade éclate, durant laquelle un homme de l’assistance, âgé de 55 ans, est tué et trois policiers blessés. Plusieurs participants au débat, dont l’ambassadeur de France au Danemark, et le caricaturiste, se replient dans une autre salle. L’assaillant quitte rapidement les lieux dans une Volkswagen Polo. La police se lance à sa recherche. L’homme ne garde pas sa voiture longtemps : il l’abandonne à deux kilomètres au nord du lieu de l’attentat, près d’une gare. Il est filmé par des caméras de vidéosurveillance, vêtu d’une doudoune foncée, coiffé d’un bonnet ou une cagoule bordeaux, et portant un grand sac noir. Les enquêteurs diffusent à 19h23 cette description de l’assaillant : un homme “entre 25 et 30 ans, d’environ 1,85 m, athlétique, d’apparence arabe, (…) les cheveux lisses”. La chasse à l’homme commence, faisant ainsi craindre, d’après la description donnée, que ces attentats entraînent des “délits de faciès”, et jettent dans un profond amalgame, ce pays pourtant réputé pacifiste.
Une deuxième fusillade éclate après minuit, près de la principale synagogue de Copenhague. Un jeune homme juif, surveillant les accès à l’édifice où une cérémonie se déroulait, est mortellement blessé à la tête, un policier est blessé à la jambe et un autre au bras. Paris a immédiatement condamné “avec la plus grande fermeté” cette “attaque terroriste”.
Washington a évoqué une attaque “déplorable” et proposé d’apporter son aide à l’enquête. Joint par l’AFP, l’ambassadeur de France au Danemark, François Zimeray, a décrit un assaut brutal sur le centre culturel. “Ils nous ont tiré dessus de l’extérieur. C’était la même intention que l’attaque contre Charlie Hebdo sauf qu’ils n’ont pas réussi à entrer”, a-t-il déclaré. Plus opportuniste que jamais, Netanyahu a, pour sa part, rebondi sur ces attaques en appelant les juifs européens à s’installer en Israël.
A. R
