Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, est en colère et n’hésite pas à le dire. Après une visite, jeudi 16 août, dans un camps de réfugiés syriens à la frontière turque, le chef de la diplomatie française a déclaré que «le régime syrien devait être abattu et rapidement», tout en dénonçant «les exactions» de Damas contre les populations civiles.
«Après avoir entendu les témoignages bouleversants des personnes ici (…) quand on entend ça et je suis conscient de la force de ce que je suis en train de dire : M. Bachar al-Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre», a ajouté Laurent Fabius, visiblement très remonté.
Selon lui, le président syrien Bachar al-Assad mène une «opération de destruction d’un peuple», qui, obligé de fuir les combats, vient s’entasser dans des camps de réfugiés dans les pays voisins, comme le Liban, la Jordanie ou la Turquie, trois pays que Laurent Fabius vient de visiter.
Le ministre s’est notamment rendu dans un camp turc qui abrite 12.000 personnes, où des réfugiés ont demandé l’aide de la France pour mettre un terme à la répression du régime syrien et demandé que l’on livre des armes aux rebelles.
Laurent Fabius a refusé de s’engager sur la livraison d’arme, mais a affirmé qu’«on ne pouvait pas accepter que Bachar, même s’il avait beaucoup reculé et perdu du terrain, continue ses exactions».
La Turquie, très critique envers le régime de Damas, affirme avoir déjà accueilli sur son sol près de 70.000 réfugiés syriens. Une exode qui augmente parallèlement à la brutalité de la répression.