Une visite pour marquer l’ouverture d’une nouvelle page
Après celui des relations épistolaires, viendra bientôt le moment des rencontres face à face entre Bouteflika et Hollande.
La venue du président français, François Hollande, à Alger, est un rendez-vous dont les préparatifs commencent dès aujourd’hui. C’est le sens premier à donner à la visite du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Les deux déplacements vont concourir à approfondir le dialogue et marquer l’engagement des deux pays pour la construction d’un partenariat d’exception. C’est d’ailleurs le voeu du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Le déplacement de Fabius n’est pas dénué de symbolique, comme pour marquer l’ouverture d’une nouvelle page dans les relations entre les deux pays. Sa première sortie au Maghreb et dans le Monde arabe est effectivement destinée à l’Algérie pour faire le point sur l’état d’avancement des différents dossiers.
Le président Bouteflika avait déjà exprimé, dans un message de félicitations lors de l’élection de Hollande, sa disponibilité à oeuvrer en faveur d’une coopération qui ne manque pas d’ambitions.
De son côté, le président français avait également exprimé son voeu pour le renforcement de l’amitié entre l’Algérie et la France dans un message de félicitations adressé au président Bouteflika à l’occasion du Cinquantenaire de l’Indépendance.
Outre la construction d’un partenariat d’exception dont le principe a été confirmé par les présidents Bouteflika et Hollande, les thèmes de l’actualité régionale et internationale bénéficieront d’un échange de points de vue. Ce sera le cas pour le processus de relance de la construction maghrébine, la situation au Sahel, les développements dans l’espace euro-méditerranéen.
La visite de Fabius intervient dans un contexte tendu au Sahel. Paris est favorable à une intervention militaire étrangère au Mali, alors qu’Alger demeure réservée à ce sujet.
On ne doit donc pas s’attendre à une convergence d’analyses sur ce point précis, même si les deux pays relèvent régulièrement leur inquiétude à propos de l’ampleur prise par le terrorisme dans cette région. Hier, François Hollande s’est exprimé sur le dossier. «C’est aux pays africains de déterminer quand et comment intervenir militairement au nord du Mali», a-t-il estimé lors de l’interview télévisée du 14 juillet. Il convient que les Africains eux-mêmes puissent organiser le soutien au Mali, a déclaré Hollande, ajoutant que c’est aux Africains de déterminer et le moment et la force d’intervention sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine. Sur la direction à imprimer à l’ensemble des relations entre les deux pays, Bouteflika avait déjà donné le ton dans son message à son homologue français. «Les défis auxquels est confrontée la communauté internationale nous invitent à approfondir le dialogue politique entre nos deux pays et à conjuguer nos efforts pour réaliser les objectifs de paix, de stabilité et de progrès auxquels nous aspirons, dans l’espace méditerranéen qui est le nôtre et à travers le monde», a indiqué le président Bouteflika.
Hollande répond qu’il est d’accord pour approfondir le dialogue sur les questions régionales et internationales et pour affronter les défis en Méditerranée. C’est cette volonté commune que doit refléter la visite du ministère français des Affaires étrangères. Elle marque l’importance attachée aux relations entre la France et l’Algérie, qualifiées d’exceptionnelles par leur profondeur et leur intensité. Ce déplacement intervient dans un contexte particulier pour les relations bilatérales, marqué notamment par la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance.
La visite s’inscrit dans une séquence qui a débuté avec l’entretien téléphonique entre les deux présidents algérien et français et s’est poursuivie avec l’appel téléphonique du ministre français avec son homologue algérien le 15 juin, puis le message adressé par Hollande à Bouteflika le 5 juillet. Le ministre aura des entretiens avec son homologue Mourad Medelci et avec le président Abdelaziz Bouteflika pour préparer une visite que le président François Hollande compte effectuer en Algérie avant la fin de l’année, a indiqué le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero. Lundi, Fabius sera reçu par le président avec lequel il aura également un déjeuner.