Partenaire potentiel de l’Algérie, l’Allemagne ambitionne d’élargir le champ de la coopération avec notre pays dont les indicateurs économiques ont conforté sa position en matière de solvabilité mais aussi en ce qui concerne l’indice de confiance auprès des opérateurs étrangers.
Une volonté qui sera d’ailleurs réitérée lors des travaux de la deuxième session de la commission économique mixte de coopération algéro-allemande entamés mardi et de la journée économique organisée, hier, à l’hôtel El Djazaïr avec la participation d’hommes d’affaires et d’opérateurs économiques des deux pays. Dans son allocution inaugurale, le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement a souligné la qualité des relations d’affaires bilatérales pour dire l’intérêt porté au développement de ces liens privilégiés appelés à « s’accroître tant au plan quantitatif que qualitatif ». A ce propos, M. Mohamed Benmeradi évoquera les multiples réformes engagées et les efforts déployés par l’Etat dans le cadre de la reconstruction nationale en rappelant qu’un programme de soutien à la relance économique et deux autres complémentaires ont été mis en œuvre entre 2001 et 2014. Des actions qui se sont traduites, a-t-il affirmé, par une croissance annuelle moyenne de 3,5% sur la décennie hors hydrocarbures et une réduction du taux de chômage qui est passé de plus de 30% en 1999 à près de 10% en 2010. Aussi, ont-elles contribué à « l’amélioration de la position financière extérieure de l’Algérie », a ajouté le ministre. Au plan de l’investissement, M. Benmeradi a mis en avant l’évolution de la réglementation dans le sens d’une plus grande « ouverture à la libre entreprise et à la concurrence » réalisant, ainsi, « des avancées substantielles ».
Dans ce domaine précis, des avantages incitatifs ont été introduits au profit des investisseurs. Dans le même contexte, une profonde modernisation a touché la législation relative aux échanges commerciaux et aux mouvements des capitaux, indiquera la ministre insistera sur le fait que le principe du 49/51 instauré au titre des IDE « n’altère en rien le management de l’entreprise confié au partenaire étranger, dans la mesure où les 51% du capital ne seront pas détenus par un seul opérateur national résident ».
Dans sa lancée, il rappellera que l’Algérie a adhéré aux différentes conventions internationales en matière de protection des investissements en matière de transfert des capitaux investis et des revenus qui en découlent et de recours à l’arbitrage international.
D’importantes opportunités d’investissements notamment dans les secteurs de la chimie, la pharmacie, la mécanique et les biens d’équipements industriels, les matériaux de construction, la sidérurgie et la construction métallique.
Abordant les projections économiques nationales retenues au titre du programme d’investissements publics doté de plus de 286 milliards de dollars, le ministre invitera les entreprises allemandes présentes, soit, une quarantaine dans diverses spécialités, à procéder avec leurs homologues algériens au ciblage des opportunités d’investissements notamment dans les secteurs de la chimie, les plastiques, la pharmacie et le papier, la mécanique et les biens d’équipements industriels, les matériaux de construction, la sidérurgie et la construction métallique. Le ministre indiquera que la politique industrielle de l’Algérie vise à développer d’autres créneaux dont les industries agroalimentaires, mécaniques et des biens d’équipements, électroniques, les TIC ainsi que les énergies renouvelables, perspectives qui ouvrent la voie à des partenariats communs d’autant plus que les domaines en question témoignent « du niveau d’excellence » et la haute technologie atteinte par les entreprises allemandes a souligné M. Benmeradi. Mme Anne Ruth Herkes, secrétaire d’Etat au ministère fédéral de l’Economie et de la Technologie, a, pour sa part, déclaré qu’un « environnement stable et une ouverture sur le monde peuvent constituer un cadre pour un investissement réussi ». Elle poursuivra que l’Algérie reste un « partenaire économique important et une destination privilégiée pour l’Allemagne ».
Et d’indiquer à ce titre que les exportations allemandes vers notre pays ont enregistré 1,5 milliard d’euros en 2011 tandis que les importations allemandes de l’Algérie, essentiellement des hydrocarbures, ont atteint 1,9 milliard euros à la même période. Aussi, l’Allemagne aspire à consolider sa position sur le marché algérien dira Mme Anne Ruth Herkes. Faisant état de discussions avec des responsables du gouvernement algérien dans le cadre des travaux de la deuxième session de la commission mixte de coopération (la première a eu lieu en 2011 à Berlin), la ministre soulignera, toutefois, la nécessité « de déblayer encore quelques obstacles ».
L’intervenante notera également l’intérêt quant à associer les entreprises allemandes aux discussions économiques pour le bénéfice des deux parties. Mme Ruth ajoutera que son département œuvre à encourager les entreprises de son pays à participer aux manifestations économiques en Algérie et que les Allemands « veulent se montrer dignes de la confiance placée en eux ».
Akila DEMMAD