L’attaque, souci de Saâdane

L’attaque, souci de Saâdane
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On s’attendait à une farouche bataille avec la mise en place des tactiques élaborées par les deux entraîneurs. Saâdane a conservé le 4-5-1 qui s’est avéré payant face au Mali, tandis que le coach portugais a fait sien le schéma 3-5-2.

On devait donc avoir au milieu une dizaine de joueurs. D’autant plus que l’équipe angolaise ne pouvait compter sur son meilleur buteur Flavio qui excelle dans le jeu de tête malgré sa petite taille comme l’ont constaté à leurs dépens les Maliens. Sa présence pousse ses coéquipiers à passer par les ailes et à centrer.

Mais, en son absence, leurs incursions s’effectuent généralement par l’axe. Décidément, le football conservera toujours sa dose d’incertitudes même en dépit des savantes élaborations des entraîneurs soucieux d’abord du résultat.

Au lieu de farouches attaques angolaises, on a vu une formation algérienne sûre d’elle, monopolisant le ballon tout au long de la première mi-temps, et il est certain que le pourcentage de possession était en sa faveur. Les enchaînements se sont opérés devant des Angolais surpris par une telle habilité.

Le bémol, c’est que l’attaque ne marque pas. Personne ne reprochera à Ghezzal de ne pas trouver le chemin des filets. Le problème, c’est que le schéma est appliqué à ses dépens, car il est isolé en pointe et doit livrer bataille contre plusieurs adversaires. Le soutien épisodique des offensifs excentrés, à savoir Matmour et Bouazza, constitue pour l’attaquant de Sienne un handicap certain.

En seconde période, c’est bien l’Angola qui, la plupart du temps, a refusé de jouer. Nous avons chronométré une période de quatre minutes (de la 71′ et à 75′), et au cours desquelles les Angolais n’ont pas franchi la ligne médiane. Au contraire, les camarades de Ziani ont tout fait pour secouer les filets de Carlos.

Il est vrai également que les défenseurs et les milieux algériens, face à cette attitude pour le moins surprenante de la part du pays organisateur, ont, eux aussi, conservé le cuir dans leur camp. Les joueurs et le staff étaient au courant du résultat en cours de l’autre match qui tout de même pouvait se répercuter sur la qualification de l’Angola et l’Algérie. Il faut dire, d’une part, que les Maliens ont préservé l’éthique, car eux aussi, en cas de gros score contre le Malawi, et ajouté à un éventuel revers des Angolais, auraient arraché le ticket des quarts de finale.

D’autre part, le nivellement des valeurs entre les équipes africaines est plus prononcé qu’on ne croit, d’où ces nuls et ces victoires difficiles.

Nul n’ignore que la tare actuelle de notre équipe nationale demeure l’attaque, où ce qu’il en reste. Saâdane reconnaît lui-même les insuffisances au niveau de ce secteur clé. Au regard des chiffres, la qualification de l’Algérie paraît des plus chanceuse. En effet, l’EN n’a marqué qu’un seul but pour trois encaissés face à un adversaire en principe à sa portée.

Echaudé, le coach algérien a resserré les boulons comme on dit dans le milieu sportif. Parfois, ce chamboulement s’avère être une lame à double tranchant. En principe, Saâdane a déclaré qu’il était tenté par la mise en place d’une organisation rigoureuse et que cette CAN va décomplexer ses joueurs.

Il n’en demeure pas moins que le problème de l’efficacité de l’attaque est plus que jamais d’actualité qu’il est contraint à résoudre. Quelle serait la meilleure solution ? Titulariser Ziaya qui manque de temps de jeu à ce niveau ? Ou Saïfi s’il est rétabli à temps et dont l’expérience sera précieuse ? Saâdane donnera-t-il une nouvelle chance à Abdoun et Bouazza ?

Il aurait tort de trop miser sur les coups de pied arrêtés où les défenseurs excellent. Si, dans l’ensemble, l’EN mérite plus que d’autres d’accéder aux quarts de finale, il n’en demeure pas moins qu’elle a inscrit qu’un seul but, sur un coup franc transformé par un défenseur. Il est certain que Saâdane est conscient de cette grave lacune, mais, dans sa liste, les attaquants efficaces ne sont pas légion. C’est une denrée devenue très rare de nos jours.

De deux choses l’une: ou ce problème se règle dans les plus brefs délais, où l’EN risque de rentrer après les quarts de finale. Il n’y a plus d’autre alternative…

Adjal Lahouari