L’attaque historique contre la Grande poste d’Oran était un coup de semonce aux autorités coloniales

L’attaque historique contre la Grande poste d’Oran était un coup de semonce aux autorités coloniales

ORAN – L’attaque historique contre la Grande poste d’Oran, menée le 5 avril 1949 par l’Organisation spéciale (OS), était un « coup de semonce » aux autorités coloniales et un « rappel politique » que l’action armée est l’option choisie pour le recouvrement de l’indépendance, a souligné, mercredi à Oran, le chercheur Amar Mohand-Ameur.

« Après les massacres du 8 mai 1945, l’action armée était l’option choisie par le mouvement national, pour le recouvrement de l’indépendance du pays », a déclaré Amar Mohand-Ameur lors d’une conférence organisée au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), ajoutant que pour l’OS c’était « une conviction, un but politique et moral à la fois ».

Le conférencier a ajouté, dans ce cadre, « pour la première fois, des militants du Parti du peuple algérien (PPA), fidèles à la cause nationale, ont décidé de la servir les armes à la main ».

« L’attaque de la poste centrale d’Oran par l’Organisation Spéciale est sans conteste l’un des hauts faits de cette organisation paramilitaire », a-t-il encore souligné, soutenant que « par son statut et sa place dans l’historiographie nationale contemporaine, l’opération armée menée par l’OS s’inscrit en droite ligne dans la logique d’une remise en cause du dogme du combat pacifique contre le système colonial ».

Pour l’orateur, l’action de l’OS est « un événement majeur, national et historique » qui s’inscrit dans la continuité des résistances des Algériens contre l’occupant français, ajoutant que « l’attaque contre la poste d’Oran en avril 1949 constitue une transition entre les premiers soulèvements et la naissance du mouvement national structuré et organisé ».

« Le choix de la poste n’était pas fortuit et n’était pas un système neutre dans le rouage colonial, car c’est une institution complexe arborant le drapeau français, d’où la symbolique de l’action de l’OS le 5 avril 1949 », a-t-il expliqué.

Abordant le déroulement de cette opération, Amar Mohand-Ameur a rappelé que Bekhti Nemmiche, employé dans la poste d’Oran, communiquait des informations précieuses, notamment le plan de la poste, la salle des coffres, les horaires d’ouverture, entre autres, au commando de l’OS qui procéda le 5 avril 1949 à 6h45 à l’attaque soldée par un coup d’audace récoltant plus de 3 millions de francs.

Hocine Aït Ahmed avait fait le déplacement à Oran où il rencontra Ahmed Ben Bella et procédèrent ensemble au repérage des lieux, a-t-il évoqué, citant des Algériens qui ont participé a des degrés divers à cette attaque et qui ont pour nom Aït Ahmed, Ben Bella, Souidani Boudjemâa, Hammou Boutlelis, Bekhti Nemmiche, Ahmed Bouchaïb, Fellouh Kaddour et bien d’autres.