L’attaque de Tiguentourine a enfoncée l’image du pays, L’Algérie, 11e pays le plus risqué au monde

L’attaque de Tiguentourine a enfoncée l’image du pays, L’Algérie, 11e pays le plus risqué au monde

La société britannique Maplecroft a étudié 197 pays et établi cette liste compte tenu du nombre d’attentats perpétrés en 2010, 2011, 2012 et mi-2013 et de leurs victimes, ainsi que du nombre d’attaques terroristes durant ces trois dernières années et de la proximité des régions à risque terroriste élevé.

Le dernier classement fait par Maplecroft a positionné l’Algérie parmi l’Irak, l’Afghanistan, le Pakistan, la Somalie et le Yémen, soit avec les pays meurtris par le terrorisme. Un classement qui nécessite autant de questions d’autant qu’il regorge de calculs politiques.

L’indice du risque terroriste est établi par Maplecroft chaque année sur la base du nombre et de l’intensité des attentats, ainsi que sur l’histoire du pays en la matière. Le nouvel indice classe l’Algérie à la 11e place, alors qu’en 2012 elle était à la 36e position, la considérant ainsi comme le pays à plus fort « risque terroriste ».

Un classement qui laisse à désirer dans la mesure où l’Algérie est classée parmi les pays les plus frappés par le terrorisme, à l’image de la Somalie, du Pakistan, de l’Irak, de l’Afghanistan et du Soudan du Sud qui sont respectivement classés en 1er, 2e, 3e, 4e et 5e positions comme des plus risqués au monde. Alors que le Yémen est classé à la 6e position suivi des Territoires palestiniens à la 7e place, tandis que la République démocratique du Congo pointe à la 8e position des pays à fort risque terroriste.

A la 9e place vient la République centrafricaine, considérée par la société britannique Maplecroft comme étant parmi les pays en Afrique les plus menacés par des attentats terroristes. Puis c’est la Colombie qui vient à la 10e position, d’autant qu’ici l’activité des FARC est de plus en plus importante.

Après la Colombie figure l’Algérie à la 11e place. Ici, Maplecroft en considération, selon son rapport établi sur les six premiers mois de l’année 2013, l’attentat meurtrier de Tiguentourine.

La prise d’otage sanguinaire de Tiguentourine qui a fait de l’Algérie un pays à «haut risque» terroriste, d’autant que l’attentat avait coûté la vie à 43 étrangers travaillant pour le compte de la société pétrolière Britannique British Petrolium (BP).

L’intensité de l’attaque du site gazier algérien en janvier dernier a enfoncé le classement de l’Algérie qui, en 2012, était à la 36e position et passant aujourd’hui à la 11e position. Donc, l’Algérie a perdu 25 places selon Maplecroft. Les Britanniques de Maplecroft considèrent que l’Algérie est un pays à fort risque terroriste.

La mort de plusieurs ressortissants britanniques dans l’attentat de Tiguentourine aurait été un atout pour Maplecroft pour signaler l’Algérie parmi les 15 pays les plus endeuillés par le terrorisme.

Un rapport qui, à coup sûr, serait établi selon la conjoncture politico-stratégique vécue dans la région du Sahel et du Maghreb.

Une région frappée par ce qu’on appelle le « printemps arabe » qui a vu l’émergence du terrorisme en Tunisie, en Libye, au Mali et au Niger. Ces deux évènements se sont répercutés sur la sécurité et la stabilité des frontières algériennes, là où le terrorisme avait frappé lourdement les intérêts algériens en janvier 2013.

Profitant de cette attaque terroriste, Maplecroft a très vite classé l’Algérie, avec l’Irak, le Pakistan, l’Afghanistan, la Somalie et le Yémen, comme étant des pays à fort risque terroriste. Des pays lourdement frappés par le terrorisme, voire des pays où la sécurité échappe totalement aux mains des pouvoirs en place. Alors comment peuton classer un pays comme l’Algérie, où le nombre d’attentats est presque zéro, avec des pays aussi infectés par des groupes terroristes ?

Prenons le cas de l’Irak une moyenne de 10 attentats suicides est perpétrée quotidiennement. Prenons également l’exemple de la Somalie, où les attentats des Shabab se produisent chaque jour, alors qu’en Algérie il est rare de signaler un attentat terroriste commis par le groupe AQMI.

Grosso modo, le classement de Maplecroft ne tient pas compte du nombre d’attentats commis dans chaque pays, tout comme il ne tient pas compte de l’activité des groupes terroristes, du moment il y a des pays qui ont été frappés par le terrorisme durant ces trois dernières années alors que leurs noms ne figurent pas dans la liste noire de Maplecroft. Si ce n’est que Maplecroft obéit à un certain nombre de critères géopolitiques qui arrangent les affaires de certains pays.

QUI EST MAPLECROFT ?

C’est une société britannique spécialisée dans le classement des pays du monde à fort risque terroriste. Chaque année, la société anglaise procède au changement des classements des pays en tenant compte de l’intensité des attentats terroristes dans chaque pays, tout comme de l’historique du terrorisme dans chaque pays.

Avec ses 200 personnels, Maplecroft étudie, chaque année, les nouvelles caractéristiques des groupes terroristes et ce, dans chaque pays sujets à des attentats criminels. Avec 197 bureaux ouverts dans le monde, Maplecroft jouit d’une coopération des services secrets de plusieurs pays étrangers, à l’image de M15 britannique.

C’est avec ces renseignements importants sur les activités des groupes terroristes et sur leurs chefs, mais aussi sur les attentats commis un peu partout dans le monde par des groupes terroristes, que Maplecroft arrive à établir un rapport semestriel et annuel ciblant chaque pays au monde.

Sofiane Abi