L’Association nationale de lutte contre la corruption s’en remet à Bouteflika, Affaire Sonatrach, «l’arbre qui cache la forêt»

L’Association nationale de lutte contre la corruption s’en remet à Bouteflika, Affaire Sonatrach, «l’arbre qui cache la forêt»
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Tout en considérant que la justice est loin d’être indépendante dans notre pays, l’association nationale de lutte contre la corruption (ANLC) non agréée, appelle le président de la république à actionner cette dernière « de façon officielle » dans l’affaire dite Sonatrach 2  » S’exprimant hier dans un point de presse tenue au siège de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), le président de cette association Mustapha Atoui, qui » relance  » son dossier d’agrément  » refusé sans motif « , a expliqué qu’il est du devoir du président de la République, premier magistrat du pays, d’actionner la justice « pour l’ouverture officielle » d’une enquête dans l’affaire Sonatrach, qui n’est hélas selon lui, que l’arbre qui cache la foret. Ceci en instruisant le ministre de la justice et garde des sceaux, qui devrait à son tour, saisir le procureur général à cet effet.

Pour Mustapha Atoui, il ne suffit pas pour les pouvoirs publics, de dénoncer la corruption.

« Il faut des actes « , tonne-t-il tout en rappelant les déclarations du chef de l’Etat tenues à ce propos à l’occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l’UGTA. « Certes, le président de la République s’est dit révolté par les scandales révélés par la presse, et a placé toute sa confiance en la justice, mais la justice algérienne n’est pas indépendante », a-t-il rappelé insistant sur la  » responsabilité politique  » du président qui détient, selon lui, tous les pouvoirs.

Le conférencier appellera, dans le même sillage, les pouvoirs publics à introduire lors de la prochaine révision de la constitution, une disposition qui permettrait aux citoyens de se constituer partie civile, dans ce genre d’affaires, comme cela se fait ailleurs, en Egypte notamment.

LG Algérie

Commentant, le scandale en question, le conférencier fera remarquer que «l’on évoque seulement l’affaire Sonatrach qualifiée de Khalifa bis », alors que l’on oublie que d’autres secteurs sont aussi touchés.

« Même si les responsables seront emprisonnés, est ce pour autant dire qu’on a vaincu la corruption ? « , s’est-il interrogé précisant que la lutte contre ce fléau est  » «l’affaire de tous». Le secrétaire général de l’association, Moumène Khelil s’interrogera, pour sa part, sur le silence des personnes impliquées dans l’affaire qu’il qualifie de « danger qui pèse sur l’Etat », tout en relevant qu’elle a constitué  » un choc  » pour tous les citoyens.

Le secrétaire général adjoint de l’ANLC pense, pour sa part, qu’ « il y a des gens qui sont en train de ruiner le pays  » et appellera les citoyens à dénoncer la corruption au niveau local. S’agissant du dossier d’agrément de l’association rejeté par le ministère de l’Intérieur « sans motif « , les membres de l’ANLC qui ont, au passage, tenu à dénoncer la répression qui s’est abattue sur des syndicalistes (arrestations…) à Alger, avant-hier, et dans le Sud, ont affirmé que la justice est saisie à cet effet tout comme le président de la République, le ministre de l’Intérieur et celui de la Justice, en attendant de saisir les instances internationales au cas où leurs demandes resteraient sans suite.

Par Sofiane Aït Mohamed