L’association des parents des victimes du 5 Octobre 1988 appelle les APC et APW à rejeter la présidentielle

L’association des parents des victimes du 5 Octobre 1988 appelle les APC et APW à rejeter la présidentielle

L’Association des parents de victimes et de blessés du 5 Octobre 1988 (AVO-88) de la wilaya de Béjaïa a rendu publique, hier, une déclaration dans laquelle elle lance un appel aux élus locaux (APC et APW) à se solidariser avec le peuple algérien dans son refus de l’élection présidentielle et qui tient tant à cœur au chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah. Les rédacteurs du communiqué exhortent les représentants de la population locale à se mettre à l’heure du hirak en rejetant l’élection présidentielle, prévue, selon les membres de cette association, à la mi-décembre. Ils attendent des exécutifs communaux et de wilaya la fermeture des “bureaux des services des élections” à partir d’aujourd’hui, soit le 15 septembre.

Et ce, pour signifier officiellement que l’appel à la convocation du corps électoral par le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd-Salah, “est nulle et non avenue”. Ils rappellent, dans leur document, distribué à la presse, que “les fonctionnaires des APC, daïras, wilayas ainsi que les élus, civils par essence, ne sauraient obéir à l’injonction d’un militaire”.

Occasion aussi pour les membres de l’AVO-88 de rappeler qu’ils avaient, à maintes reprises, interpellé le pouvoir quant au “statu quo mortifère, imposé à l’Algérie”. L’AVO-88 de Béjaïa s’était, en effet, insurgée, en août 2018, contre les partisans, les partis dits de la majorité (FLN, RND) et satellitaires (MPA, Karama, TAJ, etc.) notamment, d’un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Les animateurs de cette association avaient appréhendé alors “l’imminence d’une explosion, pire que celle que nous avions vécue” en octobre 1988. Ils ont rappelé, en outre, que depuis ces tragiques événements, ils n’avaient cessé d’attirer l’attention des décideurs sur les périls qui guettaient le pays.

Mais face à un “pouvoir autiste et aux antipodes des attentes du peuple algérien”, celui-ci mène toujours l’Algérie vers “la reconduction du statu quo mortifère à travers la mise en branle de tout l’appareil d’État, des partis majoritaires et satellitaires, afin d’imposer une cinquième mandature du président Bouteflika et aujourd’hui pour reconduire le système”. Les membres de l’AVO 1988 se sont insurgés aussi contre toute ingérence étrangère, synonyme de soutien au régime en place, alors que des millions d’Algériens sont dans la rue depuis sept longs mois. Aussi, ils ont mis en garde les pays qui, “pour des intérêts, tenteraient d’agir en défaveur de l’Algérie et de son peuple”.

M. OUYOUGOUTE