L’Association de protection contre le Sida tire la sonnette d’alarme

L’Association de protection contre le Sida tire la sonnette d’alarme

Pour la première fois, une étude sur l’épidémie du VIH a ciblé les personnes vulnérables en Algérie, les travailleurs du sexe, les homosexuels et les toxicomanes. Cette étude réalisée, en 2015, par l’Association de protection contre le sida (APCS) ‘Hak wikaya’ a révélé un fait nouveau dans l’évolution de cette épidémie.

Selon le Pr Tedjeddine, président de l’APCS, le nombre des cas a, considérablement, augmenté au sein de cette population vulnérable dans le sud-est et le sud- ouest du pays, à savoir les wilayas à faible prévalence, auparavant : Ghardaia, Ouargla, Hassi Messaoud, Tamanrasset et Béchar. Par contre, dans la région-est du pays, l’étude a révélé que l’épidémie n’est pas très répandue et les causes de ce phénomène ne sont pas encore connues, nous confie le Pr Aziz Tedjeddine. «Les résultats finaux de cette étude ne sont pas encore annoncés et seuls les sociologues et les psychologues peuvent nous expliquer pourquoi l’épidémie est peu présente dans cette région où l’on croyait que la prévalence était importante et silencieuse», nous dira le président de l’APCS. Cette étude a ciblé 20 wilayas du pays pour un échantillon de 50 personnes par wilaya. Elle a été réalisée en collaboration avec un laboratoire de renom.



Pour le Pr Tedjeddine, cette étude n’est pas une première uniquement, à l’échelle nationale mais également, dans les pays arabes. Afin de faciliter le travail des équipes, l’Association a formé des personnes vulnérables et ce sont elles qui ont réalisé cette étude puisqu’elles connaissent bien le milieu et les codes pour y avoir accès. «C’est une enquête d’ordre comportemental et communautaire exemplaire », a souligné le président de l’Association, «et nous espérons, maintenant, que le ministère et les responsables de la Prévention contre le VIH, à Oran, prennent en considération cette étude et comprennent qu’il faut vite prendre en charge cette région du Sud, afin de limiter l’évolution de l’épidémie. En tant qu’association, nous avons besoin d’être aider, moralement et matériellement, dans le seul but de renforcer nos capacités, faire du plaidoyer et aussi faire du dépistage et de la prévention et mettre les gens en situation de prendre en charge leur propre santé et de se prémunir et prévenir les autres.

Pour mieux accomplir ce travail, l’Association a tenu, hier, son assemblée générale nationale ordinaire à l’hôtel ‘Houna’, en présence des ses représentants à travers les 26 wilayas où elle est implantée. Cette assemblée se voulait une rencontre pour présenter le bilan d’activités et financier et aussi l’occasion pour voir comment se redéployer, en tant qu’association au niveau national avec un nouveau plan d’activité pour 2016.