Les prix des fruits et légumes ne cessent de grimper
De plus en plus d’Algériens vivent dans la précarité en raison de la dégradation continuelle de leur pouvoir d’achat.
Profondément indignés à la suite de tous ces scandales de corruption qui ont mis à mal, récemment, le pays, de plus en plus d’Algériens ne font plus confiance aux hommes politiques qui, selon eux, n’honorent pas leur statut et profitent des nombreux avantages qu’il leur offre pour faire prospérer leurs petites affaires, au lieu de se consacrer à des tâches d’intérêt général et servir leur pays. Indignés aussi de voir leur pouvoir d’achat continuellement se dégrader, les Algériens s’insurgent contre la cherté de la vie et contre l’instabilité des prix et l’anarchie qui règnent dans les marchés des fruits et légumes. En dépit des nombreux engagements qu’il a pris, le ministre du Commerce n’est pas encore parvenu à réguler le marché et enrayer la récurrente flambée des prix. Alors que tous les voyants sont au vert et que l’Etat n’a pas hésité à mettre la main à la poche pour aider les agriculteurs en difficulté en effaçant les dettes qu’ils avaient contractées, les prix des fruits et légumes ne cessent, eux, de grimper, obligeant les ménagères à faire, parfois, l’impasse sur certains produits pour équilibrer leurs dépenses. Même la pomme de terre dont on dit pourtant qu’elle est très abondante en cette saison, n’est pas accessible à toutes les bourses. Vendue entre 50 et 65 dinars le kg, beaucoup la trouvent chère et pointent du doigt les commerçants qui prélèvent, selon eux, plus de 15% de marge que leur permet la loi. Normalement, son prix ne devrait pas dépasser les 35 dinars le kg sur le marché. Du moins, c’est ce que pensent nombre de spécialistes.
D’ailleurs, il n’y a pas que la pomme de terre. La carotte, les fèves, les navets, les oignons, la laitue, la tomate, enfin tous les ingrédients dont ont besoin les mères de famille pour préparer le déjeuner ou le dîner, sont vendus très chers sur le marché.
Ecoulée en certains endroits à 90 dinars le kg, la tomate n’a pas fini de parler d’elle et risque de battre de nouveaux records lors du prochain Ramadhan. Tout comme la courgette et le piment qui, bien que disponibles en abondance, sont encore chers aux yeux des ménagères. Récemment, de nombreux marchés dont on avait ordonné la fermeture pour travaux, ont rouvert leurs portes. Les gens espéraient un meilleur service et surtout une stabilité au niveau des prix. Malheureusement, ils ont dû vite déchanter.
Passée la première semaine, les commerçants ont repris, aussitôt, leurs anciennes habitudes, en faisant fi des mesures d’hygiène, l’important pour eux étant, évidemment, le montant de la recette qu’ils vont réaliser à la fin de la journée. Les nouveaux marchés tant promis par les responsables du secteur pour réduire la tension au niveau de certaines localités et quartiers, tardent à voir le jour. Ceux qui ont été livrés se comptent sur les doigts d’une seule main et sont souvent insuffisants pour pouvoir contenir tout le monde. Afin d’organiser et réguler le marché des fruits et légumes, le ministre du Commerce avait pourtant promis la réalisation d’un ambitieux programme, prévoyant la construction de centaines de marchés à travers le territoire national. Dans ce programme, il est prévu, également, la réalisation de dizaines de marchés de gros pour soulager ceux déjà, existants.
Un problème de taille, cependant, de nombreux grossistes auxquels on a affecté de nouveaux locaux, mais dans un autre lieu, ont décliné l’offre, arguant qu’ils sont éloignés de la ville et que l’espace qui leur a été alloué est exigu, comparé à l’ancien. C’est le cas, notamment des commerçants de gros de Semar qui avaient fait un tapage l’année dernière, refusant l’offre du wali délégué qui leur avait attribué de nouveaux locaux à quelques encablures du centre-ville pour désengorger celui-ci.
Certes, la livraison de nouveaux marchés aura une incidence positive et ne manquera pas de soulager les citoyens, particulièrement ceux qui sont obligés d’effectuer plusieurs kilomètres pour pouvoir faire leur marché, mais ce que dénoncent le plus les citoyens, c’est l’absence de contrôle et l’inertie des services concernés qui encouragent les spéculateurs de tout bord et les aident à s’enrichir.