L’ASM Oran en deuil: Mohamed El-Kadiri a tiré sa révérence

C’est donc vrai que le temps érode la mémoire, car de nombreux anciens sportifs de renom sont partis dans la discrétion. Parfois, il a fallu que leurs proches signalent leur disparition. Tel est le cas de Mohamed El Kadiri, dont le parcours avait retenu notre attention il y a huit ans, et qui figure en bonne place dans la rubrique à succès « Un nom hier ». Avant toute chose, on peut dire qu’une mémoire de la ville d’Oran est partie à jamais. Et c’est pour cela que notre satisfaction est d’avoir eu auparavant des entretiens avec lui. Ce self-made- man aura réussi à tracer son chemin tant sur le plan sportif que social, et a coulé une vieillesse paisible entouré de ses enfants. Après des débuts en jeunes à l’EMO, il a effectué toute sa carrière à l’ASM, jusqu’au retrait des clubs algériens sur ordre de la direction du FLN. Il était junior lorsque l’avisé Hadj Hadefi l’a titularisé en équipe sénior avec ses coéquipiers Lasni, Bizizi, Kessaici, Lakhal Mohamed et Benghelam.

D’un caractère entier, il a défendu fidèlement l’ASM, avec une belle détermination grâce à ses qualités athlétiques et ses vertus morales. Ce grand footballeur, qui n’a pas été sélectionné pour des raisons demeurées obscures, a côtoyé des coéquipiers de renom, tels Boukerche, Beddiar, Neggaz, les frères Benatia, Bizizi, Oualadi, Benaïcha, Benarba, Benghelam, Djillali, Keloua Kaddour, Belhadj et la liste est très longue. Les hauts faits restent incontestablement le fameux parcours en coupe d’Afrique du Nord ainsi que les deux accessions en division d’honneur, l’élite de l’époque, où il y avait de rudes adversaires, tels le SCBA, l’USMO, le GCO, l’AS Marine Oran, le CDJ et l’AGSM entre autres.

On rappellera aussi que c’était un authentique nationaliste et qu’il était le compagnon du chahid Ahmed Zabana. Il a passé avec ce dernier son enfance et son adolescence. Tous deux ont en effet, fréquenté l’école de formations des métiers, qui était située dans le sous-sol du marché Karguentah. Son domicile est un véritable musée que les chercheurs devraient visiter. Avec ses camarades de combat, parmi lesquels on citera si Abdelbaki, Abdelhamid, Safa Mazouni, El Ouassini, Bouzidi, Henni Merouane, Zoubir et Si Omar, il a contribué à faire fonctionner les nombreux dispensaires avant le cessez-le-feu et l’approvisionnement en vaccin. Résumons : Hadj Mohamed El Kadiri, fier de ses racines prouvées par un arbre généalogique détaillé, footballeur et capitaine émérite, a laissé des souvenirs inoubliables. Et c’est notre devoir de mettre l’accent sur son œuvre, même de façon succincte.